" Ils sont passés dans tous les foyers, les éboueurs, les préposés, et tous ces
colporteurs de calendriers qui semblent vouloir perpétuer l’époque où l’almanach était un élément clé de la littérature de colportage. Quel beau mot qu’almanach !
On le prononce « almana », se souvenant qu’il signifie, en arabe, mémoire de la Lune. En effet, les almanachs étaient des calendriers annonçant les faits astronomiques, météorologiques, donnant des conseils saisonniers, etc. Un faiseur d'almanachs était un homme qui avait la prétention de prévoir et de prédire l'avenir. On disait : « C'est un almanach de l'an passé » pour une chose accomplie, finie. Et quand on aurait dû écouter les conseils de quelqu’un d’avisé, on disait : « Une autre fois, je prendrai de ses almanachs ! »
Vermot
L’almanach Vermot est « le plus grand succès de librairie avec les ouvrages de M. Sartre », disait l’écrivain A. Vialatte. Il ne s’agit plus d’un livre mais d’une institution française, d’une nécessité de l’âme.Dès que l’homme éprouve dans la vie une curiosité d’origine spirituelle comme de savoir le nombre de poils de sa moustache ou de muscles qui meuvent la trompe de l’éléphant, le Vermot lui est indispensable. Il enseigne en même temps ce qu’il faut faire au cours de la cuisson du veau, l’heure à laquelle se lève la lune et la façon de capturer les vers de terre. « C’est une urne d’humour, un vase d’érudition », s’exalte encore Vialatte. Il sait l’origine du buvard, de la moutarde et du mouchoir de poche, la durée de vie de la mouche mâle et mille recettes de gâteau à la mie de pain…
N’oubliez pas cependant le dicton : Les savants font les almanachs, le Bon Dieu fait le temps. "
Régine Detambel. "La comédie des mots 5"