Pourtant, la librairie a plus qu'une valeur intellectuelle : quand il revient de son exil au Mexique, Elvio Vitali, qui fondera la boutique, ouvre quelque chose d'inédit dans un pays qui sort à peine de la junte militaire et d'une instabilité politique commencée dès les années 50. Alors, ouvrir un établissement pour éduquer, offrir la culture, voilà qui symbolisait tout à fait une nouvelle icône pour ce pays en marche vers la démocratie. Bien plus qu'une librairie, un véritable centre culturel s'était ouvert, où les Arts avaient leur place. Et pour accompagner le tout, on ouvre un café à l'intérieur, sur le modèle de ce qui fait le succès de Borders en Amérique du Nord.
Sauf qu'ici, ce café devient non une chaîne, mais un lieu de rencontres, où l'on peut se reposer quelques instants pour parcourir les pages d'un ouvrage fraîchement acheté...
Mais Vitali meurt en février 2008, et le groupe des douze qui avaient racheté la boutique décide de vendre. Impossible pour un seul d'assumer l'ensemble de la charge financière qu'implique le rachat des parts des autres. Plusieurs déménagements avaient été envisagés, et ont eu lieu pour tenter de trouver un emplacement moins onéreux, toujours sur l'avenue Corrientes.
Aujourd'hui et demain, on vendra encore des livres. Mais l'an prochain, Gandhi emportera son message et son histoire. Appartenant au groupe Galerna, les regards se tournent maintenant vers lui pour savoir quel sera l'avenir...
Crédit photo Library Thing