La déclaration d'inconstitutionnalité de la taxe carbone ne surprend pas les socialistes. Ce sont eux qui, précisément, ont déposé ce recours devant le Conseil constitutionnel. Le fait que les centrales thermiques, les transporteurs, les industriels polluants etc. étaient exonérés de cette taxe créait une injustice sociale flagrante. Les socialistes, les Verts et d'autres, avaient mis en avant cette anomalie relevée par le Conseil et sanctionnée comme telle. Une fois de plus, Nicolas Sarkozy et son gouvernement ont voulu préserver les intérêts de leurs amis et défendre leur classe sociale mais en vain. Jean-Louis Debré et ses collègues du conseil ont remis les pendules à l'heure et carbonisé la taxe carbone.
Ce camouflet oblige François Fillon, le préposé aux séances de rattrapage, à déposer un nouveau projet de loi (le 20 janvier dit-on) qui placera à égalité les ménages et les protégés du pouvoir face à ce nouvel impôt qu'est la taxe carbone. Evidemment, avant que cette loi soit adoptée, il faudra qu'elle fasse l'objet d'examens en commissions parlementaires et devant les deux chambres. Autrement dit, elle ne serait applicable que dans plusieurs semaines et sans doute en pleine campagne électorale pour les régionales. L'UMP et Nicolas Sarkozy se seraient bien passés de ce nouvel échec et du succès de la saisine des socialistes. Les Verts, seuls, dans l'impossibilité de déposer un recours, n'auraient pu obtenir ce magnifique résultat. Cecile Duflot pourra dire merci à ceux qui se disent « social-écologistes ».