Pourrait devenir le leitmotiv des électeurs de la région IDF, ayant pris connaissance, de l'article du journal Le Parisien sur l'absentéisme de certains élus au réunions du conseil régional.
Surtout que nous sommes, à quelques mois, des élections régionales !!!
En effet, à chaque élection, nombreux sont ces élus, qui disposent déjà d'un ou de plusieurs mandats et qui souhaitent en ajouter un nouveau sur leur CV. Si un certain nombre de partis ou formations politiques s'en émeuvent à l'occasion, le système de "collection" continue à bon train et donne à certaines assemblées, un air certain, de ... j'menfoutisme !
Comment ne pas parler de j'menfoutisme lorsqu'on apprend que :
"Les réunions du conseil régional d'Ile-de-France ne font pas souvent salle comble. Selon une enquête du Parisien publiée mardi 29 décembre, l'assiduité des 209 élus du conseil laisse à désirer. Le quotidien qui a dépouillé les feuilles de présence renvoie dos à dos la droite et la gauche. Ce sont pourtant deux figures de la majorité présidentielle qui remportent les palmes de l'absentéisme.
La secrétaire d'Etat chargée de la Prospective et du Développement de l'économie numérique Nathalie Kosciusko-Morizet bat tous les records, avec un taux d'absentéisme de 75%. En 2005, elle n'a honoré qu'une seule et unique fois le conseil de sa présence. Elle est suivie par le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre qui affiche un taux avoisinant les 60%, "avec des apparitions au compte-goutte". Interrogé par Le Parisien, l'UMP Roger Karoutchi reconnait : "Le travail en région n'est pas valorisant. Le manque de contact avec la population conduit parfois à la déresponsabilisation."
Julien Dray, très présent pendant la tempête
.. / ... le socialiste Julien Dray a eu 34% d'absence, se plaçant dans la même catégorie que la ministre de la Recherche Valérie Pécresse (UMP) avec 35% d'absence. Le Parisien précise malicieusement que Julien Dray "au plus fort de la tempête médiatico-judiciaire qui le visait en 2008 (…) s'est montré plus présent à la région. Quant à Valérie Pécresse, depuis sa désignation comme tête de liste, elle n'a plus raté une réunion. Si prompte à vilipender les abus, Marine Le Pen n'honore que rarement ses collègues de sa présence avec un taux d'absence qui dépasse les 43%. Elle touche pourtant son indemnité mensuelle de 2.500 euros.
S'attaquer aux indemnités des absents
A droite comme à gauche, les responsables envisagent d'ailleurs de s'attaquer aux indemnités des absents. Roger Karoutchi soutient ce projet : "Deux mille euros par mois d'indemnités, c'est déjà une somme. Il faut assumer." Certains élus se souviennent de leurs années d'école et reprennent les bons vieux trucs du lycée, n'hésitant pas à signer la feuille de présence pour un collègue parti faire l'école buissonnière. Au cas où la gauche conserverait la région en 2010, la PS Michèle Sabban propose la mise en place d'une pointeuse." - Source Nouvel Obs
"Agenda trop chargé pour cause d'autres fonctions", répondront les ministres, mais surtout les députés ou sénateurs, qui sont régulièrement montrés du doigt, pour leurs absences dans les assemblées. Tout en apportant la preuve de la toxicité du cumul de mandats !
Les élus qui façonnent la loi applicable à tous les citoyens se devraient d'être exemplaire dans leur engagement. Se voir confier une responsabilité politique par le vote des français oblige à une implication identique à celle que chaque citoyen salarié montre quotidiennement dans les entreprises ou administrations de ce pays !
Or, d'après le New York Times : "la pratique du cumul de mandats concernait en 2008 la quasi-totalité des parlementaires français : 85% d’entre eux exerçaient un second mandat électif, contre moins de 20% des parlementaires en Allemagne, en Italie ou au Royaume-Uni" - Source Gralon
Le cumul des mandats à ses partisans et ses détracteurs
Pour le cumul
Jacques Chirac, grand cumulard devant l’Eternel, déclara le 11/9/95 (depuis, il a changé d’avis) "un député ou un ministre qui n’a pas de mandat local, qui n’a pas l’obligation d’aller passer ses week-ends sur le terrain, sur les champs de foire, dans les quartiers difficiles, auprès des gens, eh bien il y a un grand danger qu’il devienne rapidement un apparatchik"
C’est l’argument le plus fréquemment employé par les défenseurs du cumul. Selon les cumulards, l’expérience acquise sur le terrain permet aux parlementaires d’élaborer des textes plus concrets, plus proches des besoins des Français.
- Pour le Sénat, l’argument est encore plus fort : L’article 24 de la constitution déclare que le Sénat assure « la représentation des collectivités territoriales de la République ». Les sénateurs affirme que justement, les détacher de tout lien local en leur interdisant le cumul leur ferait perdre leur caractère de représentants des collectivités locales.
- Les élus ne peuvent souvent financièrement pas se permettre d’exercer un seul mandat local. Surtout, le cumul des mandats est un moyen de palier à l’absence de statut de l’élu.
Contre le cumul
- L’argument financier n’est pas pertinent : d’abord parce qu’un cumul parfait des indemnités est impossible (1,5 fois l’indemnité parlementaire ). Et surtout, comment font ceux qui ne cumulent pas ?
Les arguments en faveur du non-cumul des mandats sont nombreux.
C’est Guy Carcassonne (spécialiste du droit constitutionnel) qui les a le mieux théorisés :
- la dérive de l’irresponsabilité : le cumul conduit à des délégations de signature. Les élus n’ont pas le temps d’exercer leur deux ou trois mandats.
- la dérive du localisme : le cumul des mandats conduit à des conflits d’intérêt + prééminence de l’intérêt local sur l’intérêt national.
- la dérive de la médiocrité (qui est plus discutable).
Quoiqu’il en soit, le cumul des mandats favorise l’oligarchie politique. Les femmes, les minorités, les jeunes - Source Reso
Et que répondent les deux champions de l'absentéisme au CG de l'IDF ?
On pourra, néanmoins, consulter sa fiche sur le site du Groupe de la majorité présidentielle du CG de l'IDF pour s'apercevoir qu'il est toujours ... député : "Pour les élections législatives de 2007, il est désigné suppléant du député sortant de la 10ème circonscription des Hauts-de-Seine, le centriste André Santini. Frédéric Lefebvre deviendra alors député le 20 juillet 2007."
Comme sur son blog d'ailleurs. Alors qu'André Santini est redevenu député depuis son départ du gouvernement !
Nostalgie ou oubli ?
Mais Frédéric Lefebvre ne fait-il, peut être que s''appliquer à lui même le télétravail qu'il explique avoir "brillamment défendu à l'Assemblée Nationale au travers de la : "prise en charge du contrat de services de communications électroniques des salariés par l'employeur" Ce qui pourrait expliquer sa faible assiduité ...
L'entourage de Nathalie Kosciusko-Morizet, joint par LEXPRESS.fr, précise que NKM : " ... / ... défend beaucoup de dossiers au niveau régional. Et on met en avant l'efficacité de ses actions menées sur le terrain : "Les actions extérieures sont plus efficaces qu'à l'intérieur de l'Hémicycle, particulièrement pour l'Essonne, grand oublié de l'ordre du jour du conseil ... / ... " Sans bien entendu évoquer son travail ... ministériel.
A moins, que ce travail, ne soit pas si intense qu'on pourrait le croire ? Page de NKM sur le site du Groupe de la majorité présidentielle du CG de l'IDF
Luc Mandret, notre ami blogueur a consacré un article : "à la gabegie liée à cette non représentation dans les instances régionales. "NKM a participé à moins de 21 séances plénières, et son camarade Lefebvre à 34 séances. En 68 mois de mandature. 68 mois durant lesquels Monsieur Lefebvre et Madame Kosciusko-Morizet auront chacun touché 170,000 euros d'indemnités pour l'exercice de leur (non-)mandat.
On peut donc en conclure que la présence à une séance plénière du Conseil régional de Monsieur Lefebvre revient à 5000 euros, et de celle de Madame Kosciusko-Morizet à plus de 8 000 euros!" - Source L'Express
"Une démocratie irréprochable" proposait Nicolas Sarkozy dans : "Mon projet : ensemble tout devient possible" (voir Slovar les Nouvelles du 29 décembre)
Il reste deux ans pour nous le prouver Monsieur le Président. Pourquoi pas en demandant aux élus de votre majorité de se prononcer clairement sur l'interdiction pure et simple de tout cumul abusif de mandats électoraux ?
Mais n'étiez-vous pas vous même, un fervent utilisateur dudit cumul et de ses effets pervers , puisque : député pendant 12 ans (de 1988 à 1993 puis de 1995 à 2002) vous n'avez pris la parole "que dix fois en séance","déposé aucun amendement" ... Ce qui, pour le député apparenté PS, René Dosière, correspond à "moins d'une heure de parole en douze ans de vie parlementaire" - Source Le Monde
C'est certain que Député maire, Président du Conseil Général des Hauts de Seine, Président de l'EPAD, ...
Bibliographie : "Le cumul des mandats électoraux - Ministère de l'Intérieur (Mis à jour le : 23/09/2005)
Crédit et copyright photos
Groupe de la majorité présidentielle du CG de l'IDF