C’est probablement ce qu’il faut déduire de l’échec du sommet de Copenhague et de celui du consortium EDF, Areva et consorts dans sa tentative d’équiper en centrales nucléaires l’émirat d’Abu Dhabi d’une part, des récents évènements de Téhéran et de l’exécution par les Chinois d’un présumé trafiquant de drogue britannique d’autre part.
Sans vouloir casser l’ambiance festive de cette fin d’année ni rompre la sacrosainte trêve des confiseurs, « Restons Correct ! » a le devoir d’annoncer à ses lecteurs que la décennie qui débute la semaine prochaine risque d’être tout sauf reluisante, question diffusion planétaire de la Démocratie et des Droits de l’Homme notamment.
Pour être clair nous pensons même que, d’origine humaine ou non, le réchauffement climatique a toute les chances d’être relégué au rang de question subsidiaire, tout juste bonne à faire jaser les z’écolos et même pas suffisante pour départager les ex-æquos.
De quoi interpeller les libéraux et, plus généralement, de quoi ébranler les convictions résolument humanistes de tous ceux qui croient aux vertus de la Liberté éclairant le Monde.
Car l’humanisme, universel mais avant tout occidental, dont on nous rebat si souvent les oreilles, n’est en définitive rien d’autre que la conséquence parfois lointaine du postulat de Protagoras, penseur « présocratique », copain de Périclès et contradicteur de cette vieille barbe de Platon qui fut, semble-il, le premier à affirmer que l’être humain est la mesure de toute chose.
De cette assertion fondatrice de l’individualisme occidental découlent aussi bien le cogito ergo sum de tonton Descartes que la morale kantienne et, surtout, l’idée qui s’est développée à partir du siècle des Lumières selon laquelle la Liberté individuelle, à commencer par celle de penser et de s’exprimer, est une condition sine qua non du progrès du genre humain.