Parodontopathie ou maladie parodontale : bientôt un vaccin contre le déchaussement ?

Publié le 30 décembre 2009 par Estelle36
Dernière modification le 30-12-09

Par Estelle Vereeck, Docteur en chirurgie-dentaire, auteur d'ouvrages sur les dents

La parodontopathie ou maladie parodontale est la maladie du parodonte. Du grec odontos, qui signifie la dent, le parodonte est donc littéralement :ce qui est autour (par) de la dent (odonte). La parodontopathie ou maladie parodontale se traduit par l'inflammation de la gencive et la destruction de l'os qui soutient la dent. Plus communément appelée déchaussement, la parodontopathie ou maladie parodontale aboutit à son stade terminal d'évolution à la perte des dents.
Parodontopathie ou maladie parodontale : bientôt un vaccin contre le déchaussement ?
Aujourd'hui au premier rang des affections dentaires, devant la carie, la parodontopathie ou maladie parodontale touche plus d'un adulte sur deux. La parodontopathie ou maladie parodontale est une maladie infectieuse due à une flore bactérienne spécifique. L'une des principales bactéries mises en cause est Porphyromonas gingivalis.
Par ses incidences sur la santé, la maladie parodontale est un véritable problème de santé publique.
Bactérie redoutable
Porphyromonas gingivalis a d'autres effets potentiellement redoutables sur la santé, non pas seulement dentaire, mais aussi générale. Quand elle passe dans la circulation sanguine, Porphyromonas gingivalis favorise la précipitation du mauvais cholestérol sur les parois des artères et augmente la coagulation du sang. On retrouve Porphyromonas gingivalis dans les plaques d'athéromes qui obstruent les artères. Porphyromonas gingivalis contribue également à la destruction du cartilage et conduit à la polyarthrite rhumatoïde.
Bactéries rémanentes
Outre Porphyromonas gingivalis, d'autres souches telles que Tannerella forsythia, Aggregatibacter actinomycetemcomitans et Prevotella intermedia sont également impliquées dans la parodontopathie ou maladie parodontale. Une étude1 a montré que l'extraction des dents infectées ne réduit que de manière minime ces deux dernières bactéries qui continuent de proliférer, y compris dans des bouches édentées, continuant de faire peser une menace sur la santé générale.

Bientôt un vaccin contre le déchaussement ?

Annoncée par le laboratoire pharmaceutique australien CSL, en partenariat avec Sanofi Pasteur, la mise au point d'un vaccin pourrait constituer une approche radicalement différente de la maladie parodontale. L'arrivée d'un vaccin apporterait pour la première fois une réponse biologique, et non plus seulement symptomatique, à la parodontopathie.
Il faut cependant se garder des effets d'annonce (on se souvient du vaccin contre la carie qui fit grand bruit mais n'est toujours pas au point). Préalablement à tout essai clinique chez l'homme, le vaccin contre le déchaussement devra être testé chez le rat, un des modèles animaux expérimentaux de la parodontopathie humaine.
Il y a encore du chemin et quelques années avant qu'un tel vaccin soit commercialisé par Sanofi Pasteur qui possèderait une option pour une licence mondiale d’exclusivité. Au vu du taux de parodontopathie dans la population mondiale, le marché potentiel pour un vaccin contre le déchaussement est énorme. 
Vaccin pour les chiens
Commercialisé par le laboratoire Pfizer depuis 2006, un vaccin semblable existe déjà chez le chien. Ici aussi, le marché est conséquent puisque les trois quart des animaux de plus de 5 ans souffrent de maladie parodontale causée par la même bactérie Porphyromonas. Quelques effets secondaires sont signalés après administration du vaccin : fièvre, réaction au point d'injection, réactions allergiques pouvant aller jusqu'au collapsus et bien sûr maladie auto-immune. Ces effets secondaires, à l'origine de quelques décès chez nos amis à quatre pattes, donnent à réfléchir et n'incitent pas à se précipiter, d'autant moins que l'efficacité du vaccin chez le chien ne serait pas effective dans tous les cas.
Sans oublier que, comme beaucoup d'autres vaccins, dont celui contre la grippe A, celui contre le déchaussement contiendra sans doute du mercure, dont on connaît la toxicité pour les cellules nerveuses, même à faibles doses.
Enfin, on peut supposer que s'il était facile et sans danger de transposer ce vaccin chez l'homme (Porphyromonas vaccine), ce serait chose faite depuis longtemps.
Aborder différemment le déchaussement
Que ce soit par antibiothérapie ou par un vaccin, éradiquer les bactéries responsables du déchaussement est une voie chère à la médecine classique influencée par Pasteur. En écrivant "la bactérie n'est rien, le terrain est tout", Claude Bernard propose un autre abord de la maladie. Il serait sans doute intéressant de se demander pour quelles raisons les bactéries responsables du déchaussement prolifèrent dans certaines bouches et pas dans d'autres et quels sont les facteurs qui favorisent leur développement.
En tête de ces facteurs* se trouve le stress sous toutes ses formes, y compris quand il prend la forme d'ondes électromagnétiques. En effet, le stress a la capacité d'altérer la composition, le pH et le débit de la salive qui devient de ce fait propice au développement de certaines souches bactériennes. La prise en compte et la gestion du stress, en particulier psycho-émotionnel, joue un rôle essentiel, sinon fondamental, dans le traitement de la maladie parodontale.
Les émotions non exprimées sont une des multiples formes de stress existant. Il est possible de les prendre en compte par l'analyse d'une radio panoramique dentaire.
Une hygiène dentaire stricte, incluant le recours au fil dentaire, est un élément crucial, tant préventif que curatif, de la prise en charge de la maladie parodontale. Des remèdes naturels comme les huiles essentielles, l'huile de sésame ou le thé vert, ont également prouvé leur efficacité.
*Les facteurs du déchaussement et les moyens de les traiter sont détaillés dans le Pratikadent, rubrique Déchaussement
Comprendre le sens et l'origine émotionnelle du déchaussement :
le Dictionnaire du langage de vos dents, rubrique Déchaussement
Source (article en anglais) : World first in cure for gum disease
Bibliographie
Van Assche et coll. Do periodontopathogens disappear after full-mouth tooth extraction? Journal of Clinical Periodontology 2009 ; 36/12. 16 Nov 2009.

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