Espagne, 2009
Réalisation : Jaume Balagueró, Paco Plaza
Scénario : Jaume Balagueró, Paco Plaza, Manu Díez
Avec : Manuela Velasco, Ferran Terraza
Résumé : L’immeuble contaminé par un étrange virus est toujours en quarantaine. Un médecin accompagné d’une escouade de policiers entraînés et armés est envoyé à l’intérieur pour recueillir du sang du patient zéro, afin de trouver un vaccin. Mais ils vont vite découvrir que la contamination est loin d’être le fait d’un banal virus…
Après avoir traumatisé une bonne partie de l’Europe en 2007 avec leur génial ride horrifique, Jaume Balagueró et Paco Plaza n’ont pas tardé à mettre en chantier une suite. Mais plutôt que de se reposer sur leurs acquis et de faire un décalque du premier épisode, les deux compères ont décidé d’explorer encore plus à fond le concept de la caméra à l’épaule. Le film est donc divisé en trois actes distincts, chacun d’eux étant filmé par une caméra différente : celle de l’équipe de policiers, le caméscope d’un groupe d’ados ayant réussi à s’infiltrer dans l’immeuble, et enfin, pour boucler la boucle, la caméra des journalistes du premier film. Une astuce qui permet d’une part de varier le style de réalisation, les différents protagonistes ne filmant pas de la même façon (les policiers utilisent aussi des caméras sur leurs casques, les ados ont moins de maîtrise et filment parfois leurs pieds), mais aussi de créer un suspense efficace, puisque l’arrêt de la caméra signifie souvent la mort du protagoniste (lorsque le second acte commence, on repart en arrière en laissant le groupe de policiers en plein chaos). Balagueró et Plaza s’amusent donc comme des fous avec ce concept, multipliant une fois de plus les références aux jeux vidéos (notamment lors d’une séquence hommage au FPS grâce à la caméra embarquée sur le casque du policier) et proposant de nombreux passages d’anthologie (le coup de la fusée éclairante dans la bouche de l’infecté). Ils en profitent aussi pour développer la mythologie du premier film, s’intéressant de plus près aux origines du mystérieux virus et orientant le film vers un récit de possession démoniaque (piste déjà annoncée à la fin du premier film).
Le problème, c’est qu’à expliciter beaucoup de choses et à éclater la narration comme ils le font, les deux réalisateurs perdent en efficacité. REC 2 peine en effet à retrouver le côté viscéral du premier film et à effrayer durablement. Restent néanmoins quelques très bonnes scènes, et notamment un final malin plongeant les personnages dans le noir pour arriver à trouver d’où vient le danger. On apprécie aussi le fait de retrouver la belle Manuela Velasco dans le rôle de la journaliste de choc Angela Vidal, malgré le sort apparemment funeste de son personnage à la fin du premier film.
Sans atteindre les cimes du premier opus, REC 2 reste tout de même une bonne suite, beaucoup plus cérébrale et moins effrayante, mais ayant le mérite de renouveler le concept. On attend dès lors avec impatience un futur troisième opus qui devrait s’annoncer apocalyptique vu le final de celui-ci.
Note : 7/10