Les travailleurs sans papiers mènent une grande lutte
Je suis allé ce mardi soir à la rencontre de nos amis sans-papiers. Amis est le terme approprié car depuis plusieurs semaines maintenant des liens se sont tissés
entre nous. C'est toujours un accueil extrêmement chaleureux auquel nous avons droit. Ce sont des rapports d'une grande qualité humaine qui se sont noués. Alors que bien des politiciens ont
oublié ce que signifie le mot 'fraternité", ces hommes en lutte témoigne chaque jour par leurs actes du sens de ce mot. Ces hommes sont courageux, ces hommes sont dignes. Ce qui les anime c'est le
sentiment de la justice, et la fierté d'être des gens qui ne plient pas sous la menace, le chantage ou la répression. Je me souviens du ton sur lequel un homme représentant certaines
autorités leur avait adressé la parole lors d'une évacuation d'agence d'intérim qu'ils occupaient : ils auraient pu en être blessés et répondre sur un ton similaire, il n'en fut
rien leurs regards et leurs silences parlaient d'eux-mêmes, comme si ils avaient dit à cet homme investi du pouvoir : "Calme toi frère, tu n'es qu'un homme, nous sommes sourds
à tes cris , regarde nous, apprends de nous ce qu'est l'Humanité et tu tu ne t'en porteras pas plus mal. Je ne sais si le message est passé mais il parait que depuis cet homme est parti. Loin, plus
loin, espérons pour méditer.... Oui il faut le dire, il y a de la sagesse chez ces salariés explotés qui sont d'abord des hommes et donc des frères, nos frères.... Quelle honte ce
système d'esclavage moderne qui profitant de la misère du monde utilise la force de travail de ces hommes. La vérité se révèle, la vérité fait son chemin, et en premier lieu ce
qu'ont accepté depuis plusieurs années les agences d'intérim employant ces hommes en toute connaissance de cause. Car à qui fera-t-on croire qu'il ne s'agit pas d'un système sciemment
organisé lorsque cela concerne non pas quelques dizaines d'individus mais des dizaines de milliers depuis plus de vingt ans ! J'ai vu les fiches de paies produites par ces hommes allant de chantier
en chantier, passant par plusieurs sociétés de travail temporaire chaque mois, voir chaque semaine, souvent pour des missions de très courtes durées sur des travaux réputés souvent dangereux
en particulier dans le secteur du bâtiment et des travaux publics. Pour Karl Marx, la classe ouvrière vend sa force de travail par un contrat avec celui qui possède les moyens de production.
Mais ici le contrat est biaisé, car sans-papier le salarié est soumis à une exploitation encore plus féroce alors qu'il contribue par ses cotisations et ses impôts à la solidarité nationale à
laquelle de surcroît il n'a pas droit ! Si le capitalisme était un humanisme, il y aurait belle lurette que ce genre de contrat serait interdit de fait et pas seulement dans des déclarations
ministérielles ou dans le bel alignement des articles du code du travail ! Mais là il s'agit d' une mafia organisée inhérente au système capitaliste lui-même
que la lutte organisée des intéressés pourra détruire en conjonction avec les autres salariés et la grande masse des citoyens. C'est la raison pour laquelle, il est primordial pour le
mouvement de transformation de la société de refuser cet exclavage moderne. Le pouvoir doit revenir à ceux qui travaillent et non à ceux qui exploitent le travail, tel est le projet communiste que
nous déclarons et pour lequel nous combattons résolument et fièrement.
La détermination des militants qui agissent pour ce changement peut être crainte par les possédants du grand capital, car ni les menaces, ni le chantage, ni toute forme de coercition ne pourra
désormais nous faire plier ! Une contre-offensive des forces révolutionnaires se prépare en réponse à des décennies de tromperies et de mensonges, de domination idéologique des forces du capital,
en réponse aussi aux trâitres du mouvement ouvrier qui ont détourné le syndicalisme et la lutte politique de l'objectif d'émancipation qu'ils s'étaient fixés.
Tract diffusé en plusieurs milliers d'exemplaires sur le bassin creillois