Magazine

La prise en compte de la récupération psychologique dans la reprise d’entraînement

Publié le 15 septembre 2009 par Sportpsy @sportpsy
La prise en compte de la récupération psychologique dans la reprise d’entraînement La fin d’une saison intense en entraînement et en compétition est marquée d’un processus émotionnel et physique spécifique. Le sportif éprouve à la fois un soulagement qui permet d’exercer une période de repos nécessaire mais également une perte de sens due à l’aboutissement d’un objectif et l’absence d’un but immédiat. L’intensité déployée lors de la préparation, et les émotions (excitation, euphorie, frustration, anxiété) procurées par la recherche et l’accomplissement d’une performance ou d’un record personnel amènent le sportif à traverser une phase douloureuse, voire de dépression.

En effet, après avoir battu son record du monde d’apnée statique, Stéphane Misfud déclarait avoir besoin de 2 mois pour récupérer, voire à « une petite dépression après tant de tension ». Cet aspect peut se comprendre principalement par une fatigue mentale, qui désigne en réalité, un épuisement des ressources mentales disponibles car le sportif a poussé son corps à ses limites.  Cet aspect peut être compris dans sa forme simple, comme « un dépassement des limites » (fatigue passagère qui met 2/3 semaines à récupérer) et dans sa forme plus aigue comme «surentraînement » (où le sportif a besoin de 2/3 mois pour récupérer de sa saison). La dépression peut alors se caractériser de plusieurs manières. Sur le plan physique, on observe un trouble du sommeil, une baisse d’appétit, des malaises ou vertige et une certaine lenteur. Au niveau psychologique, cela se caractérise par un changement d’humeur (tristesse, autodépréciation, irritabilité, instabilité émotionnelle) et par une modification du comportement (agitation ou apathie, perte de motivation), de l’anxiété (appréhension de la reprise d’entraînement, stress quotidien) ou encore des troubles cognitifs (difficulté de concentration, mémorisation).

Comprendre cet état dépressif normal après une saison intense permet de prévenir cette phase en préparant l’arrêt d’entraînement et en planifiant sa reprise. Pendant la période de repos, il est important que le sportif récupère, dorme bien, fasse attention à sa nourriture car l’hygiène de vie contribue au bien-être mental. Il doit aussi profiter de cette période pour pratiquer des activités plaisantes et axer les temps de repos sur des moments de plaisir sans objectif. Enfin, se donner du temps implique également d’entretenir une vie sociale et familiale pour remédier à la solitude défavorable pendant cette période. Pour préparer la reprise, il faut nécessairement se re-fixer des objectifs atteignables, précis et en discuter avec un entraîneur. Se fixer un objectif inatteignable pourra avoir des conséquences néfastes dans la suite de la saison et contribuer à un mal-être plus profond. Dans ce cas, il est aussi parfois nécessaire d’entreprendre un travail psychologique permettant de comprendre sa pratique : L’apnée étant une discipline sportive où le mental a une importance primordiale, due au fait du travail permanent sur le relâchement mental et dans le sens où la privation d’air fait tutoyer les limites de la vie, favorisant l’apparition de troubles émotionnels.

Article publié dans le monde bleu, magazine de l'apnée

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Sportpsy 1818 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte