Nimbé de lumière, chaque candidat branché sur le mode conviction distille son désir de piloter la France. Délivrance des messages les plus abscons, la vision de nos futurs dirigeants véhicule une bien belle France. Valeurs et comportements grandioses dans une nation au travail, pleine d’envie de changement. Les enfants sourient, les femmes acclament, les hommes écoutent, un autre leur adresse la bonne parole. Mais finalement une seule chose à retenir le nom du candidat, celui que l’on souhaite voir aux commandes, l’ultime fruit du suffrage, l’élu ou encore l’élue du peuple tout frais moulu des urnes de la république.
Car il faudra bien le choisir ce petit bulletin de papier à l’ombre du rideau de l’isoloir, vous serez seul avec votre conscience et il faudra faire le bon choix. Alors vous fermerez les yeux et vous aurez dans la tête les douces images de ces derniers jours, quelques une échappées d’un de ces gouleyants clips de campagne, le visage interrogateur de Karl Zéro, des bras levés qui s’agitent, une bouche qui dit « je vous aime » et surtout des yeux qui disent « votez pour moi, donnez moi la chance de tester le pouvoir suprême, enfin appuyez vous sur moi pour servir la France »!
La modernité du tournage, du montage et de la conception de ces clips en disent long sur l’époque dans laquelle on vit. Une France où les puissants ont besoin du peuple une fois de temps en temps, pour garder leur chapelle, ménager leur pré carré, préserver le tas de fumier et le coq qui y trône bien en haut dans les effluves de la ferme française.
Allez à vos télécommandes, les clips de campagne seront bientôt gagnés par le syndromes des législatives, autre quête, autre show, on en a pour quelques semaines encore à se régaler de la rhétorique !
Présidentiellement vôtre.
Julia Santi
Merci à Julia pour ses avis toujours tranchants, que vous retrouvez régulièrement ici sur ce blog.