Même si sur les routes la vitesse des véhicules n’est pas importante, les accidents de la circulation, en ville ou en campagne, sont loin d‘être rares, bien au contraire. Ils s’expliquent pour la plupart par un manque de maitrise du véhicule, par l’inattention du conducteur, par la vétusté des engins et par le non respect du déplacement d’autrui. Dans la majeure partie des cas les blessures sont bénignes (égratignures, contusions,…) mais il arrive cependant qu’elles soient plus graves (invalidantes et mortelles). Si l’assurance contre le vol de véhicule existe, il en n’est pas de même pour l’assurance responsabilité civile (le concept n’existe pas). De plus, il n’y a aucune obligation contraignante à en posséder une.
Lorsqu’un conducteur népalais provoque un accident dans la grande majorité des cas il s’enfuit. Avec un accident mortel, la réaction dans la rue est immédiate et provoque un "bandha" localisé en mémoire de la victime (une collecte d’argent peut être organisée auprès de tous les conducteurs passant par ces lieux - voir le post sur les manifestations). Les autres, ceux qui restent ne l’ont pas fait pour des questions de moralité mais parce qu’ils n’ont pas pu fuir, immobilisés soit par l’accident, soit par un policier du trafic, soit par l’embouteillage ou par la foule. Ce souciant peu des autres usagers, tout accident amasse beaucoup de badauds autour provoquant d’énormes embouteillages. Ces spectateurs sont toujours parties prenantes. La foule ne recherche jamais les torts et prend toujours à partie le conducteur qui a accroché la victime. Il importe peu de savoir si la victime a causé la faute où non, la responsabilité incombe toujours à autrui. Lorsqu’il y a mort, le véhicule est, dans la plupart des cas, incendié et le chauffeur est copieusement molesté (les cas sont souvent repris dans les journaux). Si après tout cela, le conducteur en réchappe, il devra payer 20 000 roupies (200€ environ) à la famille de la victime, ou bien une rente à vie s’il n’y a que blessure invalidante. Avec un tel dispositif, un mort coûte moins cher qu’un blessé. Ce n’est pas une légende, quelque fois les camions ou bus font une marche arrière…
Un étranger qui conduit doit rouler en sachant que quoi qu’il arrive il sera toujours responsable. Si vous causez un accident bénin, le mieux est de faire appel à un policier (en ville, il y en a partout) pour régler le problème. S’il parle anglais, ce sera plus facile à traiter. Dans l’esprit d’un policier népalais, vous êtes un étranger donc vous savez conduire. Ca aide et la croyance sur les qualités de conducteur occidental fait effet. L’affaire se résout rapidement par une visite chez le docteur ou à la pharmacie locale. Attention tout de même, si vous roulez sur le pied, la victime demandera à être radiographiée de partout et vous sollicitera même d’être soignée pour sa bronchite. A vous, avec le policier, de clarifier la demande. Tout se discute, tout se marchande…
Si l’accident est plus grave, fuyez vers le premier policier en vu. C’est souvent votre seul refuge et votre seul salut.
Si vous êtes la victime et que le fauteur est immobilisé, le mieux est de faire appel à la police qui réglera le problème. Ne tentez jamais de faire justice vous-même. Même si les locaux sont loin d’être solidaires entre eux, vous fédèreriez l’ensemble des badauds (et il y en aura beaucoup) contre vous (vu à Thamel).
Si vous l’êtes plus gravement (le fauteur aura certainement fuit depuis longtemps), vous n’aurez pas grand chose à faire sinon téléphoner ou faire téléphoner à l’ambassade. C’est eux qui gèreront un rapatriement en fonction de l’assurance que vous avez prise avant de venir.
Vous accrochez un animal (tous sauf la vache et ses dérivés), il faudra payer chèrement l’animal. Ca vous fera un complément alimentaire pour le repas de midi ou du soir. Il y a une 20aine d’années, tuer une vache était passible de la peine de mort. Aujourd’hui, c’est de la prison et certainement un mauvais quart d’heure à passer. N’oubliez pas que la vache, c’est Laxmi, la femme du dieu Vishnu, celle qui apporte la richesse… Si vous êtes valide et si vous pouvez le faire, il vaut mieux ne pas attendre le reste.
Un animal vous fait tomber de moto ou de vélo, ca devrait vite créer un attroupement autour de vous. Puis le soir venu, vous serez le sujet d’une joyeuse discussion pour beaucoup de locaux. Il en va de même pour une chute due à un trou, à un obstacle sur la chaussée...
S’il n’y a que de la casse matérielle, ça se règle en roupies sur place. Là aussi, faites appel à un policier, il évaluera les torts et saura mieux marchander que vous le préjudice.
Bonne route et bonne année
Le Yeti