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119e sortie de la FAGEC à Galeria

Publié le 01 novembre 2007 par Corsicanova
Les 13 et 14 octobre derniers, la Fédération d’Associations et Groupements pour les Études Corses avait donné rendez-vous à ses adhérents et à tous les passionnés d’histoire, d’environnement, de vieilles pierres et d’archéologie pour partir à la découverte du passé de Galeria et de ses environs. Sites côtiers antiques ensablés, savoir-faire ancestraux, archéologie préhistorique, art baroque et visite du patrimoine architectural et environnemental de la commune constituaient les thèmes principaux au programme de cette 119e sortie de la FAGEC organisée en collaboration avec la municipalité de Galeria. Les visites du samedi après-midi ont débuté par la présentation du village et de ses différents hameaux. L'accent a été mis également sur les richesses floristiques de la microrégion. Les 80 participants ont achevé leur circuit près du port de plaisance par une balade au bord de l'eau. Ils y ont rencontré Jean-Marie Dominici, du Parc Naturel Régional de la Corse, de retour d'une sortie scientifique en mer qui a évoqué, depuis le perron de l'ancienne Casa Marina, l'état de la faune et de la flore terrestres et sous-marines dans la réserve de Scandula et ses abords. Au cours de cette agréable promenade, Geneviève Moracchini-Mazel a pu également montrer de nombreux vestiges archéologiques visibles en surface, ou réutilisés dans des murets qui bordent la plage, témoignant de l'occupation antique du lieu, du temps où le fond de ce petit golfe devait abriter une partie des installations destinées au trafic des galères romaines ; activité portuaire qui, pour certains chercheurs, aurait donné son nom à l'endroit. Le groupe s'est ensuite rendu sur le site de la tour génoise de Galeria pour y entendre les explications relatives à l'histoire de cet édifice. La traditionnelle conférence du samedi soir s'est tenue dans la belle salle municipale qui flanque la tour et qui constituait à l'origine le corps de garde de ce modeste ensemble fortifié. Il revenait à Monique Traeber-Fontana, historienne de l'art membre du bureau de la FAGEC, de prononcer un exposé inédit et abondamment illustré concernant les colorations extérieures des monuments historiques. La conférencière, spécialiste de l'art baroque, a présenté un état de la question en Corse mais également en Europe. Son intervention, qui a été intégralement filmée par Henri Ordioni de l'équipe de Corsica-télé.com (et qui sera bientôt mise en ligne sur le site www.balagna-tv.net), a scientifiquement démontré, preuves à l'appui, les erreurs commises en matière de « restauration » des teintes des façades baroques. En Corse, comme dans le reste de l'Europe, trop de monuments ont été dénaturés par l'utilisation de couleurs, souvent très vives, qui n'ont jamais été employées par les bâtisseurs ou les décorateurs des édifices. Après avoir établi un constat accablant concernant certaines pratiques relatives à la rénovation des monuments baroques insulaires, Monique Traeber-Fontana a présenté quelques exemples de restaurations réussies, c'est-à-dire respectueuses des colorations traditionnelles d'origine retrouvées grâce à des études préalables effectuées sur les vestiges d'enduits anciens.

Au terme de cette première demi-journée, le groupe rejoignait le village pour l'habituel repas pris en commun dans la salle restaurant de l'hôtel « Filosorma » qui hébergeait, avec les hôtels « Galeris », « L'Auberge » et « Stella Marina », les nombreux inscrits à cette sortie.

Le lendemain matin, par un temps splendide, les participants entamaient leur périple dominical en se rendant une nouvelle fois près de la tour génoise. Depuis ce petit promontoire, ils ont pu entendre les explications fournies par le Prof. Michel-Claude Weiss concernant l'occupation humaine, depuis les origines à nos jours, de la vallée du Fangu. Dans son exposé, Michel-Claude Weiss a également donné de nombreuses informations relatives à la géologie et au couvert végétal, ancien et actuel, de la vallée et de la zone humide constituant l'embouchure du Fangu. Après avoir guidé les participants jusqu'au col de Marsulinu, l'éminent universitaire, directeur du département d'archéologie préhistorique à l'Université de Corse, poursuivait son discours en présentant cette fois l'occupation humaine dans la vallée du Marsulinu.
En fin de matinée, le groupe rejoignait le hameau de Amacu pour assister à une démonstration de techniques traditionnelles de confection de corbeilles en joncs, e casgiaghje, par Joachim Acquaviva, habitant du lieu. Pendant plus de deux heures, les participants ont suivi la réalisation commentée de ces accessoires indispensables à la fabrication des fromages de chèvres ou de brebis dont l'utilisation en Corse remonte sans doute à l'époque néolithique. C'est toujours à Amacu, à l'ombre d'oliviers multiséculaires, qu'avait été programmé le pique-nique. Après ce déjeuner champêtre, les participants repartaient en direction du hameau de Marsulinu afin d'y examiner les vestiges encore imposants de l'église piévane dédiée à S. Ghjuvà Battista. Datable du milieu du XIe siècle, cet édifice roman construit à l'aide de belles dalles de granit jaune soigneusement taillées a fait l'objet de nombreuses interventions de la FAGEC qui ont permis de sauver et de valoriser ces ruines dont les pierres avaient été largement remployées dans les bâtiments agricoles environnants érigés au cours des dernières décennies du XIXe siècle. A la fin de la visite, c'est un copieux buffet « surprise » offert par Geneviève Geronimi – habitante du hameau ayant souvent contribué, par le passé, au bon déroulement des travaux de consolidation des ruines de la pieve – qui attendait les membres de la Fédération. Ceux-ci, avant de se quitter, se sont donnés rendez-vous pour la 120e sortie prévue en mai prochain dans le Cap, du côté de Luri, en collaboration avec l'Association Petre Scritte.

Stéphane ORSINI
Animateur de la FAGEC


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