Je prends rarement le temps de regarder les Confidential de Doctor Who lors de la première diffusion télévisée. On les trouve (en partie) dans les coffrets DVD UK (ne parlons pas de sujet qui fâche, n'évoquons pas la question des "DVD" de la série sortis -ou en suspend- en France). J'aime donc à les garder inédits jusqu'à cet investissement, pour pouvoir découvrir pour la première fois tous les bonus dont les éditions DVD britanniques de la série regorgent. Par conséquent, c'est plutôt au cours d'un second visionnage que l'envie me prendra d'aller explorer l'envers du décor et les coulisses du tournage de tel ou tel épisode.
Cependant, pour ce double épisode de Noël, qui va marquer le tournant que l'on sait, j'ai fait une exception, de façon à passer une pleine soirée complète de deux heures devant Doctor Who. Après tout, c'est la dernière fois que l'on va voir David Tennant et Russell T. Davies monologuer devant les caméras en décryptant l'épisode et partageant leurs impressions. Et je suis une téléphage sentimentale, prompte à verser dans la nostalgie.
Pour ceux qui ne les ont jamais regardés, sachez que les Confidential nous font passer de l'autre côté de la caméra, offrant au téléspectateur un aperçu du tournage de chacun des épisodes. Ils nous expliquent la façon dont a été réalisée telle ou telle scène spécifique, ils nous démystifient les effets spéciaux utilisés, Russell T. Davies, David Tennant et d'autres membres de l'équipe exposent leur vision de l'épisode, et nous avons généralement droit à des rappels de la mythologie de la série, avec des références aux premiers Docteurs et à l'histoire de l'univers who-esque ; une perspective plutôt intéressante pour qui n'est pas trop familier (comme moi) avec le Doctor Who pré-2005.
Dans le Confidential de cette première partie, on découvre notamment comment ils ont tourné la scène d'enlèvement du Master en hélicoptère... sans hélicoptère, pour respecter les limites de leur budget (comme ce fut déjà le cas lors de la saison 1, pour l'épisode Aliens of London). On s'amuse avec les heures de maquillage pour filmer les shimmers (si à propos rebaptisés les "cactus" selon Wilf). On se dit aussi que John Simm a dû bien s'amuser quand on le voit enchaîner les dizaines de prises devant un fond vert, dans des habits les plus divers, pour assurer à l'écran la transformation de la race humaine en Masters.
Sur un plan plus "historique", on s'intéresse également à la relation particulière qui unit les deux ennemis intimes que sont le Docteur et le Master, avec des images de leurs diverses confrontations à travers les saisons passées de la première série. Est mis en avant le certain respect qui s'est installé entre ces adversaires.
Et surtout Russell T. Davies revient sur sa conception de la race des Time Lords. Il universalise le constat bien connu de Montesquieu, selon lequel "c'est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser", présentant ainsi une grande civilisation au bout du compte pervertie par la toute-puissance qu'elle a si longtemps détenue. C'est l'occasion d'évoquer les problèmes passés du Docteur avec son propre peuple, en rappelant leur passif comprenant les deux procès qu'ils lui ont intentés, le premier aboutissant notamment à la condamnation du Docteur à une regénération forcée.
Un extrait de la seconde partie de l'épisode The End of Time (diffusion le 1er janvier 2010) :