TETRO - De Francis Ford Coppola

Par Kilucru

Tetro
De Francis Ford Coppola
Avec Vincent Gallo (Tetro), Alden Ehrenreich (Bennie), Maribel Verdú (Miranda), Klaus Maria Brandauer (Carlo / Alfie), Carmen Maura (Alone), Rodrigo De La Serna (José), Leticia Brédice (Josefina), Mike Amigorena (Abelardo), Sofía Castiglione (Maria Luisa), Francesca De Sapio (Amalia), Erica Rivas (Ana)...
Synopsis
Tetro est un homme sans passé. Il y a dix ans, il a rompu tout lien avec sa famille pour s'exiler à Buenos Aires. Eclairagiste à ses heures perdues, il n'a plus qu'une passion : Miranda, son ange salvateur. Le rêve d'achever son roman et la promesse de revenir chercher son cadet, il les a rayés de sa mémoire. Pas Bennie qui, à l'aube de ses 18 ans, profite d'une permission de la marine pour retrouver Tetro. Entre les deux frères, l'ombre d'un père despotique, illustre chef d'orchestre, continue de planer et de les opposer. Mais, Bennie veut comprendre. A tout prix. Quitte à rouvrir certaines blessures et à faire remonter à la surface des secrets de famille jusqu'ici bien enfouis.
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°D’emblée le ton est donné, celui d'une image noir et blanc travaillée, mise en ombres et lumières avec un talent fou ! L’arrivée du jeune matelot, sa déambulation à la recherche d’une adresse, celle de son frère, sa réception par la femme de ce dernier composent des plans à l’esthétique indéniable.
Il lui faudra attendre le matin pour que ce frangin Tetro (Vincent Gallo) daigne enfin se montrer, et rugueux manifeste son désaccord de le voir là. Le bateau de ce dernier étant en réparation il plie et accepte d’héberger le cadet le temps de la remise en état.
Le contraste entre les deux frérots est prononcé, l’un est sombre et plutôt renfermé, l’autre plus jeune Bennie (Alden Ehrenreich), lumineux semble naturellement joyeux.

Autre différence est non des moindres, si l’ainé semble vouloir à tous prix éviter le passé, le jeune Bennie cherche à combler le vide, en savoir plus sur sa famille et sa propre mère. Cerner également la personnalité de ce père, chef d’orchestre reconnu et personnalité étouffante.
Petit à petit se réveille des douleurs enfouies, notamment chez Tetro. Nous les recevons sous forme de tableau coloré cette fois, couleurs intenses, parfois rougeoyantes comme le sang.
Bennie n’hésite pas à fouiller dans les papiers de son frère, y puise une histoire et la couche sur le papier. Celle d’une saga familiale dont les deux frères sont parties prenantes, celle d’un chef de famille à la stature écrasante, celle d’une mère disparue et le trauma qui en résulte.
Et toujours à intervalles réguliers, ces sauts de carpe dans le temps ce passage à la couleur..
Est-ce la réalité qui doucement prend forme telle un roman, ou bien certains dés dans la main de Bennie sont ils à son insu pipés.
Alors qu’il croit atteindre au but, toucher la vérité, une fois encore elle s’esquivera…pour ressurgir, toute autre et difficilement acceptable, car tellement énorme !
Francis Ford Coppola livre une œuvre où il est impossible de ne pas ressentir le plaisir du cinéaste de filmer, ces plans dans ce petit théâtre, dans cet appartement, et bien plus tard dernier entracte, la scène du jacuzzi, pour se/nous faire plaisir et le dénouement , parmi un flot de voitures.
Tout est bien..qui finit trop bien !
Site Officiel

Exene.Fr "...Le nouveau film de Francis Ford Coppola marque d'emblée par son audace visuelle, ce noir et blanc soigné permettant aux acteurs de se mouvoir dans un théâtre d'ombres. Utilisé sans dramatisation excessive, le traitement photographique colle à cette histoire de linge sale qu'on vient laver en fratrie décomposée..."
Excessif.Com "...Francis Ford Coppola a prouvé par le passé qu'il était le cinéaste de la famille, celui par qui les liens du sang rappellent le génie shakespearien. Il le prouve une nouvelle fois avec Tetro où les protagonistes tentent de réparer les fêlures d'un noyau familial qui a implosé..."
CritiKat.Com "...Si Coppola cherche ostensiblement à renaître à la création, c’est naturellement qu’il en exprime la douleur du processus. Pour cette seule sincérité qui prend vie à l’image, ce film de faux débutant sur le retour reste une bonne nouvelle qui donne espoir pour ses suites : rien n’est moins sûr que Coppola renoue un jour avec l’ampleur du Parrain, mais son cinéma sorti de sa traversée du désert commence à captiver comme rarement..."
Le Monde.Fr - "Tetro" : l'autobiographie rêvée de Francis Ford Coppola
-