Comment fonctionne le correcteur orthographique d'un traitement de texte ? Il compare chaque chaîne de caractères aux chaînes contenues dans une table de référence. S'il y trouve au moins une chaîne identique à la chaîne source, il déclare l'orthographe correcte. Sinon, non. Et il propose alors une ou plusieurs chaînes réputées quasi-semblables, sur la base d'un algorithme évaluant la distance entre chaînes. Autrement dit, il fonctionne exactement comme un dictionnaire pour la première partie du travail, et à peu près comme un écolier cherchant l'orthographe d'une chaîne incorrecte, pour la seconde partie.
L'écolier a un avantage sur le correcteur : en principe, il sait ce qu'il veut exprimer, alors que le correcteur de base, dépourvu d'outil d'analyse contextuelle, n'a aucune information lui permettant de faire un choix pertinent.
Un lecteur a envoyé à Le Monde ( au Monde ?), qui le publie dans la rubrique idoine, un courrier intitulé Lez feuille morte ce ramasses ah l'appel. Il s'étonne que le correcteur orthographique reste de marbre devant cette suite de chaine de caractères, dont l'homophonie avec une suite bien plus connue induit une conclusion aisée : le correcteur ne corrige rien.
Je ne ferai que deux remarques :
-Ce lecteur se méprend sur les performances de l'outil logiciel appelé correcteur orthographique ; en effet cet outil ne s'intéresse qu'à l'orthographe lexicographique, et son expérience prouve que son correcteur fonctionne...correctement. Mais ce n'est pas le plus grave.
-Il tire de cette expérimentation, vérifiable (encore que l'autre correcteur, le grammatical cette fois, pointe dans la phrase en question plusieurs anomalies, et suggère des modifications pertinentes), la conclusion que pour faire bénéficier les élèves d'un correcteur, l'école devra d'abord leur apprendre l'orthographe, la grammaire, la conjuguaison...Mais, pour utiliser un dictionnaire, il convient aussi de connaître - sans trop d'erreur- conjuguaison , grammaire et orthographe. D'ailleurs, pour trouver un mot dans un dictionnaire, ne pas savoir l'écrire est un handicap.
A l'expérience, je trouve le correcteur orthographique bien utile tout de même; car il piège plus de 9/10 de mes fautes de frappe. Mais pour le reste je suis très attaché à des outils plus traditionnels, ont fait leurs preuves, et de plus m'incitent à m'autocorriger. Je puis ainsi faire sans sourciller l'éloge de la faute.
Mais peut-être faudrait-il lui donner, à ce correcteur, un autre nom, pour éviter ce genre de méprise ?
Si quelqu'un a une idée...