Peu importe finalement la qualité de la soupe servie par Dominique Paillé. Le porte-parole adjoint de l’UMP est dans son rôle lorsqu’il adopte la méthode Coué pour saluer l’action de la majorité UMP.
Pas sûr que ça galvanise les foules et que ça remonte le moral des militants UMP mais, le Président à donné le là : place à l’autosatisafaction. Si une majorité de français ne vous apprécie pas ça n’interdit pas d’être content de soi. Après tout, les courtisans sont là pour ça, délivrer autant que de besoin force de compliments. On pourrait en rire si dans le même temps, entre la poire et le fromage, n’étaient glissés des mensonges éhontés. La période s’y prête certes mais, comme devait le rappeler un auditeur par la suite, “faut-il prendre les français pour des truffes ?”
Saluant les vertus du bouclier fiscal, Dominique Paillé, sur le même registre utilisé par Nicolas Sarkozy, justifie ce dispositif, mis en cause pour son manque d’équité, par une comparaison avec l’Allemagne.
Souvenez-vous. Le 24 mars dernier, à l’occasion de son discours économique et social à Saint-Quentin le chef de l’Etat déclarait : “Mesdames et Messieurs j’en appelle à votre bon sens. Ne pas prendre par l’impôt direct plus de 50% du revenu d’un ménage c’est un principe de liberté, de liberté. Je suis attaché au mot et à la réalité de liberté. C’est un principe qui en Allemagne est inscrit dans la Constitution. Nos amis allemands, principaux concurrents, principaux partenaires, notre grand voisin : le principe que l’Etat n’a pas le droit de prélever plus de 50% de l’argent gagné par un contribuable allemand, les Allemands y sont tellement attachés qu’ils l’ont inscrit dans la Constitution“.
Dommage pour Nicolas Sarkozy, le très bien documenté quotidien en ligne Médiapart devait révéler quelques jours plus tard que le bouclier fiscal en Allemagne n’existe plus depuis un spectaculaire revirement de jurisprudence et que les politiques allemands n’ont jamais gravé de tel dans la Constitution.
Comme LeMonde.fr devait le préciser dans ses colonnes, différends arrêts des juridictions allemandes (Cour de cassation allemande du 11 août 1999, Cour de Karlsruhe du 18 janvier 2006), devaient conclure qu’il ne saurait exister un bouclier fiscal en Allemagne : “Le droit à la propriété, garanti par l’article 14 de la Loi fondamentale, ne saurait justifier de limiter à 50 % de manière générale, obligatoire et absolue’ l’imposition directe des revenus d’un contribuable.”
Ce 28 décembre, Dominique Paillé ne pouvait ignorer que le pseudo exemple du bouclier fiscal allemand était un mensonge éhonté. Il l’a pourtant servi avec assurance. Un coup de machette supplémentaire à la crédibilité de la parole de l’entourage présidentielle et à la parole politique dans son ensemble. A moins qu’il ne s’agisse du côté de l’Elysée d’une stratégie délibérée comme l’avance Paul-Vincent Paquet.
Ecouter le podcast du 7-10 du 28 décembre : cliquez ici (merci à G. Mosch Mosch)
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