Le film a pris position à la première place du box-office, mais le blockbuster Avatar, de James Cameron agite pour une toute autre raison les critiques, pour qui l'intrigue science-fictionnelle n'est qu'un prétexte à un défilé de questions géopolitiques. Finalement, les efforts de Jake Sully pour sauver la tribu Na'vi de la planète Pandora ne serait qu'un reflet de la culpabilité blanche, jouant qui plus est sur des stéréotypes raciaux, bien datés et particulièrement laids.
Des personnages vêtus façon Masai, avec des dreadlocks sur le crâne, tout cela tiendrait plus de la réécriture du massacre des autochtones par les anciens Européens, devenus Américains. Le tout sous couvert de SF, pour mieux faire passer le message, mais qui n'abrite qu'un fumeux procédé... D'autant que la plupart des humains sont interprétés par des Blancs, relatent les critiques, tandis que les aliens les Na'vi sont incarnés par des Noirs ou des Indiens.
D'autant que bien résumé (autrement dit, en ne retenant que ce qui pourrait abonder dans ce sens), le héros débarque sur la planète pour récupérer le fameux minerai, avec la colonie terrienne, fait péter l'arbre sous lequel se trouve le filon et finalement se retourne contre les humains et les autochtones parviennent à fiche les envahisseurs dehors... Mais enfin, de là à y voir du racisme... Franchement..
D'abord, le héros, qui acquiert la maîtrise des Dragons (sortes de gros stégosaures volants...) ne devient pas le chef, il demande au contraire l'autorisation de pouvoir se servir de leur pouvoir. À ce titre, relisez donc La Ballade de Pern, de McCaffrey : on y retrouve un lien tissé entre les créatures et la première personne qu'elle voit à leur éclosion magnifique.
Ensuite, parler de culpabilité blanche... bon, oui, mais si l'on aime la masturbation intellectuelle et acharnée. Pourquoi, dans ce cas, ne pas parler de réécriture de la vie de Moïse, façon Liste de Schindler - où là, pour le coup, Spielberg avait réellement de quoi faire une revisite de la légende juive.
Non, ce qui me semble particulièrement pertinent, dans Avatar, c'est que l'on y retrouve une idée présente dans le livre BIOS, de Robert Charles Wilson (paru en France en 2001). Dans le livre, on retrouve là encore l'idée que l'être vivant, ce ne sont pas les occupants de la planète, mais bien la planète elle-même, avec des connexions établies entre les arbres, sur Pandora, par exemple, qui sont ainsi reliés par une sorte de réseau vivant... et pensant. (en savoir plus)
En fait, Avatar présente une compilation des idées de la SF de ces dernières années, bien plus qu'une thèse raciste, ou prétendument. Mais enfin, si certains ont ce temps à perdre...