Peut-être sont-ce... ?

Publié le 28 décembre 2009 par Didier54 @Partages
Que dire ? Oui, que dire qui n'a pas été déjà dit, ou pensé ?
Les fêtes, les cadeaux, la bouffe, tout ça. Ce déluge. Cette étrange sensation que tout est condensé, compressé, hâté ? Comme s'il fallait faire vite. Plus vite. Les moments à venir qui ne viennent pas. D'autres qui prennent la place. A l'heure des comptes, leurre des contes. Ou quelque chose comme ça.
Il y eut frénésies. De denrées. De paquets. Il y eut sourires. Il y eut grimaces. Il y eut balades. Il y eut chaises. Il y eut vaisselle. Il y eut cuisine. Les moments passés qui ne viennent pas. D'autres qui prennent place.
Je ne sais jamais où placer le curseur. Hésite. Joie ? Tristesse ? Mélancolie ? Espoir ? Tout cela ?
Pour certains, il y a désir de rattraper le temps. Pour d'autres envie qu'il s'accélère, que ce soit fait, comme si on avait inventé le stylo qui conjugue le futur et le conditionnel au passé composé et vice versa.
C'est toujours étrange pour moi, une agape familiale. Une drôle d'alchimie. Une mayonnaise hésitante, qui prend, qui prend pas. Les deux à la fois. Sucré salé. Acide amer doux. Elles sont paradoxes ces fêtes "en famille" (de famille). Attendues pour les uns, redoutées pour d'autres, elles ont à chaque fois un air connu, et quelque chose de différent. Drôle de symphonie où semble régner un parfum de toutes ces choses qu'on ne s'est pas dites, merde, vite, faisons-le avant qu'il ne soit trop tard, disons-le, mêlées à un air de toutes ces choses qu'on ne se dira pas, c'est con mais c'est comme ça, on se refait mais on ne se refait pas. Se greffent du coup refrains du moments et partitions de circonstances. Tant de choses invisibles si omniprésentes. Tant de choses visibles comme le nez au milieu de la figure et dont on s'évertuera à ne pas faire la photo.
Il y eut sourires. Il y eut clins d'oeils. Il y eut distances. Il y eut connivences.
Peut-être sont-ce ces rides ici, ces cheveux blancs là, ces centimètres pris par celui-ci, ces kilos par celui-là ?
Peut-être sont-ce ces excitations qui retombent comme des soufflés, avant de faire germer les prochaines excitations ?
A moins que ce soient ces temps pris à dire et redire les mêmes choses, différemment, comme on referme finalement un coquille, plutôt que d'ouvrir les écoutilles, questionner, écouter...