Le temple déjanté
Le temple déjanté
Inondé d’une lumičre irréelle, le lieu de culte dédié ŕ l’EURO ressemble ŕ une tour de Babel.
Toutes les croyances sont représentées ,le bouddha des Indes en plastique made in china au petit ventre rond devant lequel de petits éthiopiens aux ventres ronds aussi mais pour d’autres raisons, bavent le peu de salive qu’il leur reste en tenant la main d’un Popa Noyel ressemblant étrangement ŕ notre Ministre de l’immigration…
Plus loin l’étal d’un boucher au turban immaculé en train d’ aiguiser une grosse lame ,,de l’arričre boutique un bęlement se fait entendre ,prémice de quelques agapes qui demandent beaucoup de travail et surtout de sacrifice… A la caisse, une femme, sűrement timide cache un joli sourire que l’on devine ŕ l’éclat de ses yeux, par la fente d’un foulard négligemment posé sur son visage ,tout le reste du corps enveloppé dans un drap blanc, certainement un présent de son époux pour l’empęcher d’avoir froid !
Plus loin, de jeunes gens blonds saluent les passants d’une main levée, ce qui, ŕ l’évidence, leur crée des douleurs excessivement horribles car chaque mouvements de leurs petites mains tendues ver le ciel sont ponctués de Ť heil ť
Derričre eux ,un joli drapeau orné d’une croix svastika d’origine indienne ou tibétaine flotte au gré d’un ventilateur poussif, en fond ,un portrait du fondateur trône : un air un peu débile, un visage d’imbécile une petite moustache ridicule qui dénote une cruauté qu’ aucun animal ne possčde, surmontée de deux petits yeux pervers desquels toute la méchanceté du monde transparait…
Une procession d’hommes en chasubles dorées et coiffés de tiares en argent et de jeunes enfants aux visages angéliques vętus sobrement d’une aube de lin blanc avance dans l’allée en psalmodiant des chants de circonstance , quelques uns en robe de bure ŕ la tonsure si particuličre couvent de leurs yeux pleins d’amour les plus jeunes garçons avec parfois le geste tendre d’une main sur la nuque, s’assurantqu’ aucun pli ne vient froisser le bas du dos du jeune éphčbe …
Enfin dans un coin reculé de toute cette agitation une Meuf (la mienne) prie doucement assise sur un banc de bois recouvert d’un toile grossičre de velours de mauvaise facture, elle tient dans ses mains ce qui ressemble ŕ un goupillon en forme de chausse- pieds, ses lčvres bougent pour une pričre muette : Ť je déteste la salope qui est passée avant moi et qui c’est appropriée la jolie paire d’escarpin qui m’était destinée, oh ! Sainte Grolle, faites que la chipie se retrouve avec des ampoules aux pieds pour toute sa vie de merde, Sainte Tatane en peau de cabri retourné ,faites que son époux la fasse cocue (et pas ailleurs) avec le meilleur ami de sa fainéasse de greluche ; oh ! Divinité de l’achat compulsif faites en sorte que son con d’éjaculateur précoce lui sucre sa carte bleue et qu’elle soit obligée de faire des passes ŕ trois euros sur des syphilitiques unijambistes lépreux ; oh ! Saint de la Charentaise toute pourrie les mycoses ŕ répétition ne sont pas faites que pour les gens pauvres ; alors, faites un truc pour moi, juste deux ou trois champignons entre les doigts de pieds me confirmerait dans ma dévotion pour vous,Amen ! ť
Oran-le-Pieu