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Ursula Le Guin : avec Google books, on a été poignardés

Par Actualitté
Ce fut presque le mot de la fin lors de la conférence qui s'est tenue à La Martinière, après que le verdict contre Google books a été rendu : « La Guilde des auteurs américaine aurait peut-être eu plus à gagner en poursuivant son action en justice plutôt qu'en cédant à une négociation. » La première conséquence, bien évidemment sans lien direct, est la démission de la romancière Ursula K. Le Guin, qui vient de présenter une furieuse lettre de départ, après 40 années d'adhésion à la Guilde.

Ursula Le Guin : avec Google books, on a été poignardés

© by Marian Wood Kolisch

Ses paroles sont extrêmement fortes à l'encontre de la Guilde : « Vous avez décidé de traiter avec le diable, pour ainsi dire, et avez présenté vos arguments pour ce faire. Je voudrais pouvoir les accepter. Je ne peux pas. Il y a des principes impliqués, notamment au sujet du droit d'auteur, et ceux-ci, vous avez cru bon de les abandonner à une firme, selon ses termes, sans combattre. » En clair, on ne mange pas à la table du diable, même avec une grande cuillère bande d'orgueilleux inconscients que vous êtes.
Et la suite est fracassante : « Et maintenant, vous nous avez poignardés. » Car Ursula est également membre de la National Writers Union and the Science Fiction et du Fantasy Writers of America, organismes également opposés au Règlement. « Ils n'ont pas votre poids, mais leur position, je pense, est plus saine, et leur courage plus grand. » 2-0. « Après avoir été une loyale bien qu'invisible membre durant tant d'années, je démissionne de la Guilde. »
KO. Et on l'aura compris, Ursula n'est pas vraiment favorable au règlement Google qui sera examiné en février prochain.
Mais la Guilde a cru bon de répliquer, regrettant tout d'abord la démission d'Ursula, ajoutant qu'à bien des égards, elle partageait l'opinion de la romancière. Elle ajoute dans un communiqué qu'elle aurait été même ravie de pouvoir empêcher la numérisation en amont des ouvrages sous droit, considérant le copyright comme une valeur essentielle (tu m'étonnes...) dans l'industrie du livre. Mais qu'elle a également bien fait en discutant jusqu'au bout l'accord originellement proposé, en ce qu'il n'était pas recevable, ni acceptable.
« Les leçons de l'histoire récente sont claires : quand les technologies numériques s'emparent des médias traditionnels, ces derniers sont généralement soufflés », ajoute la Guilde, tentant également de justifier sa position. « Le règlement est bon pour les auteurs. Il ouvrira de nouvelles sources de revenus pour les auteurs dont les livres sont épuisés, ou des ouvrages qui ne rapportent pas d'argent aux auteurs actuellement. »
On dirait que même la Guilde s'est fait laver le cerveau, au point d'accepter aveuglément les arguments de Google... De toute manière, Ursula avait déjà démontré qu'elle était capable de publier ses livres sans passer par un éditeur, montrant par là même une grande indépendance, et une certaine prise en main...

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