Titre original :
Kasi az gorbehaye irani khabar nadareh - Iran
Réalisation de Bahman Ghobadi
Avec Negar Shaghaghi (Negar), Ashkan Koshanejad (Ashkan), Hamed Behdad (Nader)
Synopsis
A leur sortie de prison, une jeune femme Negar et un jeune homme Ashkan musiciens décident de monter un groupe. Ils parcourent Téhéran à la rencontre d'autres musiciens underground et tentent de les convaincre de quitter l'Iran. N'ayant aucune chance de se produire à Téhéran, il rêvent de sortir de la clandestinité et de jouer en Europe. Mais que faire sans argent et sans passeport...
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Les chats persansParce qu’elle est qualifiée d’impur, comme un tas d’autres choses, la musique en Iran est bannie, tout juste quelques formations distillant une musique traditionnelle et religieuse gagnent leur droit à exister.
Parallèlement, en deçà et plus précisément en dessous la musique, les musiques, d’inspirations occidentales ou autres continuent d’exister. Les performers, des jeunes de Téhéran principalement, ils officient dans les caves, les sous-sols là où on ne peut les entendre. Underground jamais le terme n’aura été mieux approprié.
Le risque, la prison, les châtiments corporels, le quotidien sous le régime des mollahs, alors que Negar (Negar Shaghaghi), attend Ashkan (Ashkan Koshanejad) à sa sortie de prison, bien décidé à récidiver, l’art, « la musique est un cri qui vient de l’intérieur, de n’importe quel pays ne n’importe quelle couleur. » dit le poète. Un moyen d’expression difficile, ils envisagent donc l’exil, le problème les passeports, l’envie aussi de réaliser un enregistrement voir un concert dans le milieu souterrain de Téhéran. Mis en relation avec Nader (Hamed Behdad), pour obtenir les papiers nécessaires mais aussi rencontrer d’autres musiciens afin d’étoffer et compléter leur groupe, ils commencent une longue tournée, prétexte à rencontrer différents groupes, du hard rock, séquence hilarante dans une cour de ferme aux autres caves aux insonorisations maisons. Comme partout la délation fleurit et germe parfois dans de très jeunes pousses et il faut sans cesse être sur ses gardes.
Ainsi Negar est elle méfiante vis-à-vis de Nader, trop beau parleur, trop optimiste ? Et pourtant il se remue, pour trouver argents et papiers, et les musiciens manquants, nouvelle destination à la périphérie de la ville, pour un rap mordant vis-à-vis du pouvoir. La caméra filme, choppant les images presque au vol, des avenues surpeuplées de voitures aux faubourgs miséreux et leur lots de chiffonniers dormant à même le sol.
Impossible alors de ne pas ressentir la tristesse du réalisateur de voir ainsi son pays. Son espoir il le puise, le filme au travers de cette jeunesse, bravant les interdits pour l’amour de la musique, pour la joie de jouer, pour dire regardez, écoutez, j’existe et vous ne pourrez rien contre cela le jour venu !
En attendant il faut ruser, à l’instar de Nader, qui arrêté en possession de vidéos est soumis à un interrogatoire, le risque, le châtiment, quelques coups de fouets…scène tragique qui vire au burlesque quand usant d’un bagout, d’une audace folle ce dernier échappe à la punition au terme d’un marathon verbal des plus ahurissants. Roulant les mollahs dans la farine avec talent !
Peu à peu le bruit se répand dans le milieu underground, la date du « live » approche, on prépare la cave, on attend Nader et les passeports…
La suite..sur les écrans… La lutte..en Iran
Site Officiel
Excessif.Com "..Il est certain que Les chats persans ne sortira pas en Iran. Heureusement, ce long-métrage courageux est parvenu à traverser les frontières strictes de son pays d'origine pour éclabousser le plus important festival du monde de son énergie, de sa fougue et de son pouvoir sensoriel..."
CritiKat.Com "..Les Chats persans est souvent captivant, étonnant, émouvant, sans oublier d’être drôle. On est entraîné dans un dédale d’escaliers que l’on monte et descend pour atteindre d’improbables pièces insonorisées artisanalement (la boîte à œufs est universelle), quand ce n’est pas du gros son metal dans l’étable d’une ferme isolée. Le film reflète bien cette urgence, ce combat mené contre beaucoup de choses à la fois. On est en fait face à un bien étrange objet qui fait entrer également, par le biais de Nader − dont l’abattage et le bagout sont proprement hallucinants −, un soupçon des comédies populaires que l’on peut voir en Iran.."
Le Monde.Fr - "Les Chats persans" : prologue musical au printemps iranien
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