L'histoire se répéterait-elle étrangement ? Piratant, à l'instar des révolutionnaires de 1979, le calendrier des fêtes religieuses chiites pour exprimer leurs revendications, les Iraniens sont redescendus, aujourd'hui, dans la rue à l'occasion de l'Ashoura (commémorant la mort de l'imam Hossein). Les avenues, au niveau desquelles les processions traditionnelles étaient attendues, se sont rapidement transformées en théâtre de violents combats. D'un côté, les forces anti-émeutes, armées de gaz lacrymogène, et épaulées par les bassidjis, certains équipés de revolvers. De l'autres, les protestataires, pavés à la main, et briquets prêts à enflammer poubelles et motocyclettes des miliciens. Le bilan est lourd. L'opposition parle d'au moins huit morts et la police a reconnu le décès de quatre personnes. Parmi elles, le neveu de Mir Hossein Moussavi, le leader principal de l'opposition. Hier soir, ce dernier a appelé à une mobilisation massive lors de ses funérailles, prévues ce lundi. Prise au piège de ses propres traditions, la République islamique est en train de s'enfoncer dans un cycle interminable de commémoration des martyres....
- Six mois après le début de la contestation, les critiques directes adressées au guide suprême, l'ayatollah Khamenei se multiplient. « Mort au velayat » ("Marg bar velayat" ) hurlent les manifestants, sur une des vidéos postées par l'un d'entre eux, en référence au pouvoir quasi-sacré du guide religieux. Autre slogan entendu : « Ce mois est le mois du sang, Yazid est en péril ». Un subtile parallèle entre le guide suprême, contesté par l'opposition et le calife omeyade contre lequel l'imam Hossein batailla, en 680.
- Ici, en pleine rue, les manifestants osent s'attaquer à une voiture de police :
- La photo qui suit illustre les combats de rue opposants manifestants et forces de l'ordre :
- La vidéo ci-dessous montre un manifestant blessé au visage, qui a vite succombé à ses blessures. Attention, ces images peuvent heurter.
- Un autre manifestant, identifié comme étant le neveu de Mir Hossein Moussavi, agonise devant la caméra d'un amateur.