Je vous présente Gwid, que vous avez peut-être déjà croisé au détour d'un quai. Depuis que je le connais, cela fait pfou... années (mes débuts sur la ligne 2), Gwid porte toujours le même type de costume en velours marron foncé, chausse toujours des sabots et est toujours accompagné de sa célèbre mallette recouverte d'autocollants celtiques et bretonnants. Seuls les cheveux et la barbe trahissent le temps qui a passé.
Gwid parle facilement aux femmes, belles de préférence. Elles l'écoutent en général avec un petit sourire engageant mais connaissant le monsieur, elles ne doivent rien comprendre de ce qu'il leur raconte car il parle très vite et avale ses mots. Ce qui peut paraître un handicap fait apparemment sa force car à ma connaissance, personne n'ose lui dire qu'il tient des propos incompréhensibles.
Tenez, je le vois justement papoter avec une jeune et grande blonde. Gwid est tout petit et lui arrive à l'épaule mais peu importe, il lève bravement le menton.
Petit bonhomme Gwid est grand de sa personnalité. Il a prêté serment de défendre la veuve et l'orphelin et a été sacré chevalier d'un ordre dont j'ai oublié le nom. Et tout petit soit-il, je suis sûre qu'il intervient, à sa façon - mais quelle façon? - lorsqu'il est témoin d'une injustice quelconque. En tous cas, j'aime le penser.