Quand le poète dort, ses poèmes le veillent
Allongés contre lui, chiens couleur de soleil.
Quand le poète dort, ses poèmes s’envolent
Pour aller se nicher dans les livres d’école.
Quand le poète dort, des larmes à ses cils,
La poésie lui tisse une joie, fil à fil.
Quand le poète dort, ses poèmes travaillent
Comme en l’ombre le vin, sous terre les semailles.
Quand le poète dort, ses poèmes apprennent
A vivre seuls, sans lui, que les rêves entraînent.
Quand le poète dort, ses poèmes frémissent
En songeant aux périls qu’il court dans les abysses.
Quand le poète dort, ses poèmes l’écrivent
Pour lui rendre, au réveil, son chant comme une eau vive.
(Marc Alyn)