Ils ont fêté leur sixième anniversaire de mariage en septembre
Victime d’un accident de moto, le prince se rétablit doucement avec le soutien de Clotilde, son épouse. Un couple uni. Contre vents et marées.
On est vendredi et il pleut. La nuit tombe sur Paris et ses rues gris souris. Au détour d’une artère encombrée du quinzième arrondissement, un jeune homme à moto dérape sur une ligne blanche. Vision fugitive d’un ciel qui vire à l’aquarelle. Et puis plus rien. Ou plutôt si: une ambulance. Il est un peu plus de dix-sept heures lorsque Emmanuel-Philibert de Savoie est admis aux urgences de l’hôpital européen Georges Pompidou. Menton ouvert, contusions diverses, une main brûlée par le macadam. Quarante points de suture. Et la peur, dont on sait qu’elle est parfois pire encore que le mal.
«Il était là, allongé, raconte l’un des proches du prince, et il se disait “ Tu as une femme, deux filles, tout pour être heureux, et toi qu’est-ce que tu fais? T’es décidément qu’un inconscient.” »
Le 3 décembre 2003, soit six années plus tôt presque jour pour jour, l’héritier des Savoie avait déjà été victime, à Genève, d’un grave accident de deux roues dont il était sorti la clavicule droite et l’humérus gauche fracturés. En chaise roulante, il avait assisté, peu après, à la naissance de son aînée, Vittoria, ignorant s’il pourrait remarcher un jour ou même prendre son enfant dans ses bras. Il parlait alors d’avertissement du destin, avait vendu sa moto, croyait avoir définitivement perdu le goût du risque et de ses ivresses.
Et cette fois? «Je crois, poursuit cet intime, qu’on ne l’y reprendra plus.» Le 4 décembre dernier, Clotilde Courau, jointe par téléphone aussitôt après l’accident, a quitté précipitamment le Maroc – où elle était l’invitée du 9e Festival international du film de Marrakech – pour rejoindre son époux. On s’en voudrait de donner dans le chabadabada, mais il faut bien reconnaître que ces deux-là, c’est du solide, du cent pour cent gravé dans l’inoxydable et les sentiments vrais. «Son amour est un abri pour moi», dit souvent Emmanuel-Philibert, certain depuis toujours que sa rencontre avec la comédienne est ce qui l’a révélé à lui-même.
«Il admire tout ce qu’il y a en elle, témoigne un membre de leur entourage, son énergie, sa réussite, son talent. Il peut appeler juste pour dire qu’elle vient de faire un essai pour tel ou tel film, juste pour montrer à quel point il est fier. Elle est libre, je crois que quelque part elle lui rappelle certaines femmes de sa famille, des femmes indépendantes, volontaires, engagées, humanistes. Qui ont fait des choix.» Elle? Elle le trouve «solaire», elle aime son humour, sa générosité jamais feinte, la joie qu’il répand naturellement autour de lui. Les ambitions politiques de l’héritier de la Maison royale d’Italie, ses débuts à la télévision transalpine l’ont souvent retenu loin de chez lui, mais, confie encore cet ami, «leur équilibre est là, il y a beaucoup de confiance entre eux.»
Les couples qui vont bien n’ont pas leur pareil pour titiller les médisants, la rumeur et ses flèches au curare. Mais «Clotilde, poursuit-il, est au-dessus de ça.» Basé à Paris depuis la rentrée, le prince a consacré tout son temps à leurs deux filles, Vittoria, bientôt six ans, et Luisa, trois ans. Fort de son succès dans le Dancing Show italien Ballando con lo Stelle, en mars, Super Papa est maintenant en passe de devenir l’animateur le plus populaire du PAF transalpin.
A partir du 8 janvier prochain, on le verra tous les vendredis soir sur le plateau d’I Raccomandati – «Les Recommandés»–, une émission en prime time sur la chaîne Rai Uno. Une semaine plus tard démarrera le talk show quotidien de deux heures qu’a choisi de lui confier Radio Due. Clotilde, elle, a présenté il y a peu Des Mots d'Amour, le très beau téléfilm sur la maladie d’Alzheimer qu’elle a tourné pour France 2, et termine l’écriture du spectacle mêlant textes et chansons françaises auquel elle pense et travaille depuis longtemps. Envies de contrastes, de mouvement.
L’un et l’autre gardent les yeux grands ouverts, sur l’amour, leur époque, le quotidien et ses dérobades, le temps qui passe. Heureux d’être ensemble. Tout simplement.
Coraline Lussac
Dimanche 27 décembre 2009
source : www.gala.fr