Le traité de Lisbonne et son poil à gratter

Publié le 27 décembre 2009 par François Collette

Ce 1 janvier, notre Europe des vingt-sept entrera dans l’ère du traité de Lisbonne chèrement acquis. On va voir ce qu’on va voir mais une chose est certaine, il y a du poil à gratter dans l’air, du gros poil à gratter : la présidence tournante des Etats. 

Faut-il faire un dessin ? Il coule de source que, leur tour venu, les Etats n’admettront pas d’être relégués au second plan (sauf peut-être la België because Saint Herman), avec pour conséquence un grand risque de rififi. Un petit jeu consisterait à pronostiquer qui effacera l’autre mais la réponse fait peu de doute.

Pour essuyer les plâtres de ce nouveau mode de vie communautaire, voici l’Espagne et son rugueux Zapatero, sans oublier la présence sur scène de deux autres personnages qui voudront eux aussi jouer leur partition au devant de l’orchestre : Lady Ashton, l’envoyée d’Albion, pour les Affaires étrangères, et l’indispensable José Manuel Barroso.

On comprend mieux, maintenant que l’UE se trouve au pied du mur, pourquoi il fallait un passe-muraille expert en négociations impossibles pour assurer la charge de Président du Conseil. Une charge dévolue principalement à l’organisation des réunions et sommets et au polissage perpétuel des angles et des aspérités. Il semble que Herman Van Rompuy soit parfaitement capable de garder l’église au milieu du village en se faisant très discrètement obstiné.

Mais que reste-t-il finalement à la présidence tournante des Etats comme prérogatives de première importance puisqu’elle perd la gestion et la présidence des sommets et surtout la politique étrangère ? L’économie et le social ? Tout ça n’est pas très clair et les six mois qui viennent seront un fameux révélateur. On saura alors si les Européens, en achetant le traité de Lisbonne, ont acheté un chat dans un sac.

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Un Zapatero affaibli tentera de se regonfler grâce à la présidence de l’UE (AFP)

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Photo empruntée ici : http://www.eitb.com/noticias/