Le lundi 16 mars 2009 restera dans les annales de Babelio comme un jour particulièrement riche en évènements liés aux bibliothèques.
Deux évènements heureux. Le troisième regrettable.
Évènement n°1 : lancement de Babelthèque
Nous avons lancé lundi dernier notre service Babelthèque dans le catalogue en ligne de la Bibliothèque de Toulouse. Babelthèque permet aux bibliothèques d’enrichir leur catalogue en ligne en affichant dans leur catalogue le contenu publié par les membres de Babelio : critiques, citations, étiquettes et notes. Ce service permet d’autre part aux usagers de la bibliothèque d’ajouter des critiques et des citations directement depuis le catalogue, comme ils le feraient depuis Babelio, ces contenus étant ensuite partagés avec les bibliothèques partenaires.
Toulouse essuie les plâtres. Qu’il nous soit permis de remercier ici Pascal, à l’initiative du projet à Toulouse (son blog est là) : ses exigences déraisonnables, ses mails lapidaires, ses attaques ad hominem et plus généralement l’ensemble de ses remarques constructives nous ont permis de comprendre les attentes des bibliothécaires et de concevoir un service qui essaie d’y répondre au mieux.
Les bibliothèques qui souhaiteraient en savoir plus sur le service sont invitées à nous contacter à l’adresse : contact@babelio.com
Nous vous invitons à le tester dans le catalogue de Toulouse, et à jeter un œil à la présentation ci-dessous.
Évènement n°2 : le Miel du Cabanon
Lundi après-midi, après le lancement réussi de Babelthèque à Toulouse, je suis passé récupérer un colis à la Poste. Certains indices ne trompent pas : quand l’emballage est un carton récupéré indiquant « 1000 Fiches – Borgeaud Equipement de Bibliothèques », il y a de fortes chances que l’expéditeur soit bibliothécaire…
A l’intérieur, une excellente surprise : en lieu et place des 1000 fiches, trois pots de « Miel du Cabanon », un pour chacun des ours de Babelio !
Quel cabanon, me direz-vous ? Celui de Franck, bibliothécaire à Saint Raphaël, membre émérite de Babelio sous un pseudonyme albertcohenien, fidèle chroniqueur de Masse Critique, et triple blogueur ici, là et là. Un grand merci, Franck !
Et le cabanon, alors ? C’est encore Franck qui en parle le mieux : « Le cabanon ? Et bien, c’est un vrai cabanon de Provence qui appartenait à la grand-mère de ma compagne. Nous sommes en cours d’agrandissement, c’est la future maison de ma petite famille… nous devrions emménager à la rentrée. Il y a la fameuse ruche avec de vraies abeilles ! Il n’y a pas d’Ours, heureusement ! Il y a une vingtaine d’oliviers et on fait aussi notre huile d’olive… Et moi, quand j’y serai, je ferai le jardin potager pour manger de l’authentique comme le dit le personnage du bossu dans Manon des Sources…»
Veinards.
Évènement n°3 : l’Affaire du Salami
Les lecteurs de ce blog s’en souviennent peut-être : Pierre, le Petit Ours de Babelio, a la fâcheuse habitude de laisser des taches de gras sur les livres. Bon gré mal gré, nous avons appris à vivre avec. Mais lundi soir, au terme d’une journée ensoleillée par le lancement de Babelthèque et le Miel du Cabanon, Pierre est allé trop loin.
Alors que nous faisions le bilan de la journée, Vassil, le Grand Ours, feuilletait machinalement un exemplaire de Surveiller et punir de Michel Foucault, emprunté à la bibliothèque, qui traînait sur le bureau de Pierre. Lancé dans une explication sur les problèmes de bande passante, il s’arrête soudain au beau milieu d’une phrase, son visage s’empourpre, et la petite veine qu’il a au coin du front se met à palpiter frénétiquement.
Grand Ours (calmement. Le livre ouvert, tendu vers Petit Ours. Ecrasée entre deux pages de la préface, on aperçoit une tranche de salami) : Tu peux me dire ce que c’est ?
Petit Ours (gêné, baissant les yeux) : ….
Grand Ours (plus fermement) : Tu peux me dire ce que c’est ?
Petit Ours (d’une toute petite voix) : C’est…C’est du salami…
Grand Ours (la mâchoire tremblant légèrement, le calme avant la tempête) : Et comment il s’est retrouvé là ?
Petit Ours : Non mais c’est parce que…
Grand Ours (n’y tenant plus) : Du salami ? Du salami ? Mais tu as quel âge ? Tu n’es pas fichu de prendre soin des affaires que tu empruntes ? Qu’est-ce que tu crois qu’il dirait, hein, Michel Foucault ? Qu’est-ce que tu crois qu’il dirait ? Tu crois qu’il serait fier ?
Petit Ours : Non mais mon copain Nouf Nouf, il…
Grand Ours (excédé) : Tu commences à me taper sur le système avec ton copain Nouf Nouf ! Les parents de ces trois Petits Cochons éduquent leurs enfants comme ils veulent, mais dans cette maison, jeune homme, on respecte les livres !
Petit Ours (en sanglots) : Mais j’ai pas fait exprès !
Moyen Ours (tendant d’intercéder pour Pierre auprès de Vassil) : Tu vois bien qu’il ne l’a pas fait exprès…
Grand Ours : Encore heureux, qu’il ne l’ait pas fait exprès ! Ca serait le comble ! Combien de fois il faut répéter les choses ? Combien ? On prend son goûter, on se lave les pattes, et APRES SEULEMENT on peut lire ! C’est si compliqué que ça ? Mais qu’est ce que j’ai fait au Bon Dieu pour avoir un Petit Ours pareil, bon sang ? Allez, j’en ai assez entendu. File dans ta chambre ! Au lit, sans dessert !
Petit Ours (entre deux hoquets) : Mais…Je peux pas…Je peux pas…Il y a quelqu’un qui dort dans mon lit…
Grand Ours (explosant) : Quelqu’un qui dort dans ton lit ! Alors là, c’est le pompon ! Qu’est-ce que c’est encore que cette histoire à dormir debout ?
Je préfère couper là. La discussion a duré deux bonnes heures, le temps que Grand Ours abandonne ses menaces de « mettre Petit Ours en pension, et crois-moi, là-bas, ça sera pas la même limonade, tu vas filer droit, fini Michel Foucault et la Playstation », et finisse par se ranger à une punition moins radicale.
Nous sommes donc allés Pierre et moi à la Bibliothèque Parmentier le lendemain. J’ai réglé l’amende, et Pierre a présenté ses excuses aux bibliothécaires (une inspection de l’ouvrage sur place a révélé, en plus du salami, la présence d’une part de pizza dans le chapitre sur la sanction normalisatrice, mais j’ai préféré le cacher à Vassil, pour ne pas souffler inutilement sur les braises.)
Pour que porte la leçon, il a été convenu que le feuillet rose de la créance serait affiché sur la porte du réfrigérateur de Babelio pendant une semaine, et que Pierre serait privé de son pot de miel jusqu’à nouvel ordre. Il restera sur la plus haute étagère de la cuisine le temps qu’il « devienne enfin un peu plus responsable » (dixit Vassil.)