Pour les nouveaux-venus qui souhaiteraient savoir sans plus attendre de quoi il en retourne, Masse Critique est un programme gratuit qui associe Babelio, les éditeurs et les blogueurs. La règle est simple :
Choisissez dans notre sélection les livres dont vous aimeriez écrire une critique. Si vous êtes sélectionné, vous recevrez l’un d’entre eux par la Poste. La seule contrepartie : dans le mois qui suit, nous dire ce que vous en avez pensé, en bien ou en mal, sur Babelio et sur votre blog.
Pour sa cinquième édition, Masse Critique propose 100 titres pour un total de 452 exemplaires à distribuer !
Ils proviennent d’une sélection des dernières sorties de 21 maisons d’éditions : Gallimard, Robert Laffont, Soleil, Seuil, Stock, Fayard, Hachette Littératures, Calmann-Levy, Lattès, Dunod, Versant Sud, Sud Ouest, Jacques André, Folio, Arte Editions, Buchet-Chastel, Enfance et Musique, Jigal, First, Le Livre de Poche et Fetjaine.
La liste des livres mis à la disposition des blogueurs est disponible ici : http://www.babelio.com/massecritique.php
Aux autres, qui connaissent déjà le principe de l’opération, ou qui ont du temps à perdre à lire des billets idiots, j’aimerais dire quelques mots d’un certain jeu de cour d’école. J’ignore son nom. J’ignore d’ailleurs s’il a un nom. Il se situe quelque part entre la comptine et le “Monsieur & Madame ont un fils”. Faute de mieux, on l’appellera ”calembour sériel”.
Il fonctionne habituellement sous la forme d’une question associant un chiffre et un nom, répétée de manière incrémentale : “Tu peux porter un tronc ? deux troncs ? trois troncs ? quatre troncs ? cinq troncs ?”
Jusqu’au moment où l’association du chiffre et du nom forme un jeu de mots, qui échappe à la vigilance de l’interlocuteur, endormie par la répétition.
“Six troncs ? Tu ne peux pas porter un citron?”
Les deux exemples types du calembour sériel sont “six troncs” et “six gares”. Mais les possibilités ne manquent pas (on en trouve un beau catalogue au chapitre 48 du Bestiaire ébloui des lexies tératoïdes.)
Il arrive que le calembour sériel fonctionne sur le mode de l’attente, dans le cas d’une série programmée. Lorsque en 2005 Saw 2 est sorti sur les écrans, à la suite du succès de Saw l’année précédente, les amateurs de cinéma d’horreur et de mauvais jeux de mots se sont pris à rêver, sans trop y croire, d’un hypothétique Saw 6. Leur espoir s’est affermi avec les sorties de Saw 3 (2006) et de Saw 4 (2007). La qualité de la franchise déclinant grandement au fil des itérations, il n’est pas interdit de penser que la plupart des 500 000 spectateurs de Saw 5 (2008) ne l’ont vu que dans l’optique de motiver à les producteurs à financer une suite, pour le seul plaisir de lire enfin “Saw 6 : une vraie boucherie” dans les pages cinéma de Libération.
Saw 6 devrait arriver le 25 novembre prochain dans les salles françaises. Joie.
Très bien, me direz-vous, mais quel rapport avec Masse Critique ?
Il faut savoir que dans le jargon interne de Babelio, les différentes éditions de l’opération sont désignées par les abréviations MC1, MC2, MC3 etc.
Et bien nous y voilà. MC5. J’ai bien cru qu’on y arriverait jamais. Kick Out the Jams !
(Note : pour information, ce que crie Rob Tyner, le leader de MC5, quand le son de la vidéo saute curieusement dans les premières secondes, c’est “Kick out the jams, motherfuckers !”
Note 2 : prenez un instant pour regarder à la fin de la vidéo la sympathique jeune femme en salopette qui perce des ballons. Ca, c’est de la télévision.)
Quelques lignes enfin sur la sélection de cette 5ème édition, et sur les tendances qui s’en dégagent.
La crise économique était un thème attendu (Krach, boom… et demain ? : Pour enfin comprendre la crise et l’économie mondiale , Confessions d’un banquier pourri , Le trader et la ménagère : Enquête sur l’hypercapitalisme , Au secours, ils veulent la peau du capitalisme ! : Petites leçons sur l’économie de marché à l’usage de ses détracteurs )
Pour ceux qui voudraient au contraire s’en évader le temps d’un livre, Masse Critique offre une alternative musicale pour tous les goûts : classique (René Jacobs : Prima la musica, prime le parole), rock (Miscellanées du Rock (les)), jazz (Les tout-petits loups du jazz) ou électro (DJ pour les nuls).
On notera également dans cette édition une forte représentation des icônes culturelles, qu’elles soient américaines (Jack Kerouac Breton d’Amérique , Le livre de Homer ) ou françaises (Notre besoin de Rimbaud , Alain Delon est une star au Japon )
Hasard des publications, jamais la sélection de Masse Critique n’a été aussi érotique (L’orgasme, on s’en fout, Petite anthologie de la littérature érotique, jusqu’à l’opulente et diabolique poitrine de Camilla, offerte en couverture de Succubes, Tome 1 : Camilla ), et jamais elle n’a été aussi religieuse (L’Icône , Jésus sans Jésus : La christianisation de l’Empire romain , Journal d’un rabbin raté , Talmud : Enquête dans un monde très secret , Prières cachées des Chartreux , Prières du Carmel )
Ce n’est d’ailleurs pas incompatible, et nos lecteurs carmélites connaissent la belle sensualité des écrits des mystiques espagnols : Sainte Thérèse d’Avila, Saint Jean de la Croix, ou dans l’exemple ci-dessous Saint Pierre d’Alcantara
Source : Traité de l’Oraison et de la Méditation (1537)
Difficile de conclure après Saint Pierre d’Alcantara, et je préfère vous laisser comme le veut la tradition des billets d’annonce de Masse Critique avec la mosaïque des livres disponibles.
La liste complète et le formulaire d’inscription sont ici : http://www.babelio.com/massecritique.php