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Incroyable mais vrai : le vaccin H1N1 rend bête !

Publié le 27 décembre 2009 par Guy Deridet
Un article de Marianne.fr qui remet les pendules à l'heure sur la question du vaccin contre la grippe H1N1 Incroyable mais vrai : le vaccin H1N1 rend bête !

Le débat sur le vaccin fait toujœurs rage sur Intenet. Pour Anna Alter, journaliste scientifique à Marianne, les critiques lues ici et là, si elles s'appuient sur les défauts d'une campagne souvent menée en dépit du bon sens, ne sont pas justifiées. Et nous devons, surtout les plus jeunes, nous faire vacciner.


Le traitement  choc de la grippe A dans la presse a eu pour effet indésirable de provoquer des réactions irrationnelles et d’aggraver la paranoïa des Français. Comme si la maladie n’était qu’une question de foi, beaucoup de gens n’y croient pas. En fermant les yeux, ils sont persuadés que le virus ira se faire voir ailleurs. Scène vécue révélatrice de ce « syndrome de l’autruche » touchant nombre de nos concitoyens: au cours d’une soirée, la conversation contaminée par le H1N1 devient fébrile. Une jeune femme, appelons la mademoiselle « même pas peur », annonce avec une belle assurance : « Je ne me sens pas du tout concernée ». Ses copines lui racontent qu’elles pensaient, elles aussi, être protégées par l’opération du sain esprit, mais elles ont leur meilleur ami qui vient de mourir d’une pneumonie virale liée à la grippe A, sans aucun antécédent médical, ni aucune pathologie associée. Mademoiselle « même pas peur » chasse la mauvaise nouvelle d’un haussement d’épaules. 
Comme disait Monsieur de La Palice, « cinq minutes avant de mourir, il vivait encore» et, avec un air très détachée, elle poursuit dans son idée : «Moi,  je ne la sens pas cette grippe, …» continue-t-elle, comme si les maladies avaient une odeur.  Diagnostic : Mademoiselle « même pas peur »souffre  d’un mal assez courant depuis l’émergence du germe à Mexico, son raisonnement s’est grippé  et aucun argument ne peut plus lui faire le moindre effet. La jeune femme campera sur ses positions, même si on soumet à son jugement ces sept réflexions épidémiologiques :
1) La très grande majorité des cas graves et des décès ont été enregistrés chez des personnes âgées de moins de 60 ans
2)  Les virus ne choisissent pas leurs hôtes  en fonction de leurs convictions.
3) H1N1 existe bel et bien, les scientifiques l’ont même séquencé et son profil génétique ressemble à celui de la grippe espagnole de 1918 qui a tué 50 millions de personnes sur le globe, en trois vagues, la deuxième étant de loin la plus meurtrière et la troisième ayant achevé son sale boulot. Et nous n’en sommes qu’à la première et, déjà dans les services de réanimation, on signale des cas de syndrome de détresse respiratoire aigue (SDRA) totalement inédits et d’une extrême violence, comme on en rencontrait quasiment plus.
4 ) Des garçons et des filles de son âge en bonne santé réagissent parfois très mal à l’infection et lorsque leurs poumons sont envahis de globules blancs et noyés, il est très difficile de réparer les dégâts…   5) La grippe produit des effets différents suivant les individus et même les plus grands spécialistes ne peuvent prévoir qui sera sujet à des complications... 
6) Comparer la grippe saisonnière et la grippe A pour minimiser la portée de cette dernière n’a pas beaucoup de sens. Comme son nom le suggère la grippe saisonnière revient tous les ans et nos organismes sont plus ou moins préparés à recevoir ses germes, donc elle ne tue principalement des personnes âgées dont le système immunitaire est épuisé… Tandis que le H1N1 est un virus émergeant comme il en apparaît que deux à trois fois par siècle et contre lesquels nous ne sommes pas armés: le germe appartient à ces souches à la fois nouvelles et hautement contagieuse d’homme à homme, et, pour des raisons qu’on ne s’explique, il est plus virulent avec les jeunes.   7) D’après les statistiques, si  la grippe A passe comme une lettre à la poste avec des cachets de Doliprane, une fois sur 10 000 les complications ont une issue fatale… Contrairement à ce qui se dit ici et là, le virus n’a pas besoin de muter, ni  de se réassortir avec un autre pour devenir subitement encore beaucoup plus méchant. Il peut du jour au lendemain changer de comportement, sans explication.  Le maître mot dans la grippe, c’est l’imprévisibilité. Les biologistes ignorent les mécanismes qui transforment un germe a priori inoffensif  en serial killer. Les complications bactériennes se soignent avec les antibiotiques, les antiviraux freinent la progression du germe dans l’organisme, mais pour arrêter la progression du virus sur le globe, on ne sait rien faire d’autre que vacciner un maximum de gens…
C’est entre autres pour ces raisons, que les virologues prônent la vaccination : H1N1 n’ayant plus d’organismes naïfs à se mettre sous la dent, la pandémie serait bloquée net. Mais lorsque la machine à croire se met en marche, aucun argument rationnel ne l’arrête. Et si la presse au lieu d’éclairer les lanternes sur l’utilité du vaccin, pousse à la roue dans le sens de la parano, les esprits s’emballent…. 
Les plus affectés par la théorie du complot dénoncent les labos qui veulent se faire de l’argent sur notre dos en piquant nos bras et le gouvernement complice qui, après avoir acheté trop de doses, ne pensent qu’à écouler les stocks… Bref, le débat prend une tournure plus politique et paranoïaque que médicale, surtout sur Internet. Et profitant de l’extinction des Lumières, l’obscurantisme gagne du terrain. Les «anti-vaccin» reprennent de la voix et narguent le pouvoir : ils trouvent que la nature est bien faite et qu’il faut compter sur nos anti-corps pour combattre la maladie et laisser la sélection naturelle faire tranquillement son sinistre travail.  Ils ont le même discours pour la polio et du tétanos qui font des ravages, mais cette fois comme la campagne de vaccination a été organisée dans la précipitation et souvent en dépit du bon sens, ils sont écoutés…
Bien sûr, Il n’est pas question ici de nier les risques du vaccin, tous les médicaments ont des effets secondaires plus ou moins sévères. Même le brave soldat Doliprane qui combat toutes les douleurs et les fièvres, provoque des réactions d'hypersensibilité à type de choc anaphylactique, oedème de Quincke, érythème, urticaire, rash cutané et exceptionnellement thrombopénie, leucopénie et autre neutropénie funestes…Et l’aspirine tue chaque jour des dizaines de personnes dans le monde…Mais quand la migraine vous cisaille la tête, on n’y pense pas. Il faut évaluer le rapport bienfaits - risques et en ce qui concerne la grippe A les jeunes devraient se piquer… 
A propos du syndrome Guillain Barré
Sur le syndrome Guillain Barré censé toucher un vacciné sur un million, le Lancet vient de publier une étude très documenté : d’après les calculs, si, un jour donné, on administrait un placebo à 10 millions de personnes, au moins 21 cas de SGB seraient observés dans les 6 semaines qui suivraient l’administration. 
Soit exactement la même proportion de malades que celle que l’on observe avec le vaccin mais on ne pourrait pas incriminer le médicament et pour cause : un placebo ne contient pas de principe actif. Dans une campagne de vaccination massive, les cas de Guillain Barré ne seraient donc pas liés à l’injection mais à la fréquence du syndrome. CQFD.
Anna Alter - Marianne | Jeudi 17 Décembre 2009 

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