Les premiers signes de l'épidémie de sida remontent à la fin des années 1970

Publié le 04 novembre 2007 par Fanette

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Contrairement à ce que l’on pensait jusqu’à maintenant, le virus du sida se serait introduit aux Etats-Unis par Haïti. Le virus du sida serait en effet entré aux Etats-Unis à partir d’Haïti aux alentours de 1969, probablement avec un immigré haïtien, selon une étude publiée le 29 octobre dernier par l’Université d’Arizona.

Contrairement aux soupçon initiaux, le patient zéro qui aurait propagé le virus aux Etats-Unis ne serait pas Gaétan Dugas, un steward canadien homosexuel décédé le 30 mars 1984, mais un immigrés en provenance d’Haïti. Le virus de l'immunodéficience humaine (VIH), se serait introduit aux Etats-Unis aux alentours de 1969, sans doute via un immigré haïtien, selon une étude dirigée par Michael Worobey, spécialiste en biologie de l'évolution à l'université de l'Arizona.

Alors que les scientifiques pensaient que le virus du sida était entré aux Etats-Unis vers 1980, cette étude de l'université de l'Arizona montre que le sida serait arrivé sur le sol américain via un patient zéro en provenance de Haïti beaucoup plus tôt que cela, probablement vers 1969.

Les premiers signes de l'épidémie de sida remontent à la fin des années 1970, lorsque des médecins de New York et de San Francisco signaleront que de nombreux de leurs patients homosexuels souffrent d'asthénie, de perte de poids et parfois même de forme rare et atypique de cancer.

Après que le virus du sida soit entré aux États-Unis, il se développera et se répandra rapidement dans le monde entier, assurent les chercheurs. « Nos résultats démontrent que la souche du virus qui a engendré l'épidémie de sida aux Etats-Unis est probablement arrivé aux alentours de 1969. Une date bien antérieure à celle que beaucoup de chercheurs avaient imaginé », a déclaré Michael Worobey.

C’est en 1983 que l'équipe du Professeur Jean Claude Chermann de l'Institut Pasteur, sous la direction de Luc Montagnier, découvrira et isolera le virus VIH, ou HIV en anglais.

Cette étude est donc la première à cerner à partir de quand et d’où le virus du sida est entré aux États-Unis. Elle montre aussi que la plupart des virus VIH du sida aux Etats-Unis ont comme seul ancêtre commun cette souche provenant d’Haïti.

« Haïti a été le tremplin de l’épidémie mondiale du virus dès le moment ou il a quitté l'Afrique centrale et a commencé à se répandre partout dans le monde », a ajouté Worobey, professeur adjoint d'écologie et de biologie évolutive à l'Université de l'Arizona à Tucson.

Une fois arrivé sur le sol américain, le sida s’est ensuite répandu dans le monde entier de manière explosive, a ajouté le chercheur. « La souche qui a émigré aux États-Unis en 1969, le VIH groupe M sous-type B, est le premier virus de l'immunodéficience humaine découverts. C’est la principale souche du virus du sida dans la plupart des pays situés en dehors de l'Afrique subsaharienne. Presque tous les types de virus présents dans les pays sont issus de celui-ci qui a immigré aux Etats-Unis via Haïti, » a t-il précisé.

Worobey et ses collègues ont déterminé la provenance et la date à laquelle le virus VIH avait atteint les Etats-Unis en procédant à des analyses génétiques sur des échantillons de sang prélevés sur des malades du sida archivées depuis le début de l’épidémie, dont le sang des cinq premiers malades du sida connus aux États-Unis, qui étaient tous des immigrés en provenance d'Haïti.

De nombreuses études scientifiques suggèrent que le virus serait apparu initialement en Afrique de l'Ouest, mais il est possible qu'il y ait eu en réalité plusieurs sources initiales distinctes. Le premier échantillon recensé du VIH aurait été recueilli en 1959 à Léopoldville (Kinshasa), dans l'actuelle République démocratique du Congo.

Selon Worobey, des connaissances plus poussées sur la génétique des diverses souches du virus VIH pourrait aider au développement d’un vaccin, a précisé, et la reconstitution du cheminement du virus du sida, pays par pays, est un sujet récurrent de débat au sein de la communauté scientifique, a t-il ajouté.

Au début du 21ième siècle, le sida se transformera en une pandémie. Les scientifiques estiment qu'en 2005 il y avait plus de 38,6 millions de personnes séropositives et qu'il y aurait entre 1981 et 2006 quelque 25 millions de morts dues aux maladies en rapport avec le sida.