USA, 2009
Catégorie: Film avec de la danse
Réalisation: James Cameron
Chorégraphie: Terry Notary
Avec: Sam Worthington, Zoe Saldana, Sigourney Weaver, Stephen Lang, Michelle Rodriguez, Giovanni Ribisi, Joel Moore
Jake Sully est un ancien marine, aujourd’hui paraplégique. Suite à la mort de son frère, il se fait aborder pour remplacer ce dernier dans le programme « Avatar ». Il s’agit de lier son esprit et son corps à un avatar créé génétiquement, afin de pouvoir évoluer sur la planète Pandora, dont l’environnement est hostile aux humains. Mélange de gènes humains et de gènes Na’vi (les habitants de Pandora), l’avatar de Jake lui permet de courir, de s’intégrer dans la société Na’vi, et de tomber amoureux. De quoi lui couper toute envie de revenir dans son propre corps…
Pitch récupéré sur Interstella
Pour faire vite, disons le tout de suite, j'ai adoré de bout en bout. Mes seuls bémols sont la musique complètement ratée à mon goût, comme si Horner n’avait pas eu le film sous les yeux quand il l’a écrite. Le scénario bien léger. Et le personnage du méchant Quaritch aux répliques complètement bidons. A côté de ça, et bien c'est superbe, Cameron crée un monde d'une richesse folle, dans lequel on a envie de rester, de retourner, de continuer à explorer.
Mais ce qui m'a le plus fasciné par dessus tout (déformation professionnelle oblige) c'est le traitement du corps en général dans le film.
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Il y a bien sûr le corps de Jake (Sam Worthington), mutilé, qui revit dans son avatar (et donc du coup une renaissance pas seulement idéologiquement, mais aussi physique - mais au final cette idée est clairement le point de départ du personnage, c'est LA raison pour laquelle il a accepté la mission). Mais là où je trouve Cameron fort dans son traitement de cette thématique c'est qu'il ne se contente pas de nous montrer un Jake qui s’amuse à remuer ses orteils dans l'herbe, à retrouver les sensations dans ses jambes, non. Plus le film avance, plus Jake prend de l'assurance dans le corps de son avatar, et plus les jambes sont montrées rachitiques et inutilisables dans leur forme humaine. Dans la deuxième partie du film, tous ces gros plans sur les genoux calleux, ces bouts de chair qui en pendent, ça fait froid dans le dos.
Il y a le corps des Na'vi aussi évidemment, qui au départ est sans cesse comparé à celui des humains (la taille, la tresse qui permet de se connecter à son environnement, etc.). Et puis là aussi plus le film avance, plus Jake apprend à connaître ce nouvel univers et plus les frontières deviennent floues. Il le dit dans son Vlog, il ne sait plus à quelle réalité il appartient, et ça ne se manifeste pas seulement au niveau psychologique, mais également au niveau corporel (comme plus haut finalement). Cameron nous montre peu à peu que ce ne sont pas deux corps, avec le même esprit, mais un seul et même corps au final (mis en avant également dans la scène de sauvetage de Grace (Sigourney Weaver)). Il en va de même lors de la superbe scène ou Neytiri (Zoe Saldana) sauve le corps humain de Jake, et que les deux têtes côte à côte dans le même plan ont la même taille, et semblent appartenir au même univers. Et puis bien sûr la toute dernière scène de la renaissance de Jake. Et j'ai trouvé très intéressant le dernier message vlog qui dit que quoi qu'il arrive (en gros quelque soit le corps qui survit), ce sera pareil, il ne reviendra plus.
J'ai aimé aussi la façon dont ont reconnait les acteurs/personnages humains sous les traits de leurs avatars, alors qu'on a du mal à voir du Zoe Saldana dans Neytiri. J’aime le fait que Cameron ne se contente pas de nous dire à travers un dialogue que les avatars sont des hybrides entre Na’vi et humains, cela se voit clairement dans leur physique, leur visage, leur façon d’utiliser leurs corps.
Et je suis sûre qu'il y aurait un tas d'autres choses sur le sujet super intéressantes. Il faut que j'y retourne!
Note:
La danse dans le film
Complétant toute cette thématique autour du corps et de son image, le film contient deux scènes de danse. Scènes de transe plutôt devrais-je dire, construites sur le même modèle, au cours des quelle tous les Na’vi d’un même clan se connectent – littéralement – entre eux. Dommage que la musique de James Honer ne soit pas à la hauteur car esthétiquement parlant ces scènes sont d’une très grande richesse, et il s’en dégage une superbe énergie. Et mon côté fan monomaniaque aime le fait que la danse-transe soit utilisée comme quintessence du rapport entre les corps et comme lieu de renaissance.
A noter également que Terry Notary, mentionné au générique donc comme chorégraphe, est en fait un cascadeur de métier qui a ici coordonné non pas seulement ces deux scènes, mais toutes les scènes de motion capture. Et souvent je me dis qu’en fait je devrais traiter ici également tous les films en motion capture car si il ne s’agit pas de danse à proprement parlé, il est tout le temps question d’écriture du mouvement et de chorégraphie.
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