C'est pas moi qui le dit mais Emmanuel Todd, politologue, démographe, historien, sociologue, essayiste français et ingénieur de recherche à
l'Institut national d'études démographiques, qui parle de Sarkozy dans une interview pour le site Le Monde.
A une question sur la politique conduite par Sarkozy qui fait perdre des voix au FN, le politologue répond: "N'oublions pas que Sarkozy est l'élu des vieux."
A une autre question, de comment qualifiez-vous la droite ? Todd dit: "Je n'ose plus dire une droite de gouvernement. Ce n'est plus la droite, ce n'est pas juste la droite... Extrême droite,
ultra-droite ? C'est quelque chose d'autre. Je n'ai pas de mot. Je pense de plus en plus que le sarkozysme est une pathologie sociale et relève d'une analyse durkheimienne en termes d'anomie, de désintégration
religieuse, de suicide, autant que d'une analyse marxiste, en termes de classes, avec des concepts de capital-socialisme ou d'émergence oligarchique."
A la suivante, Le chef de l'Etat a assuré qu'il s'efforçait de ne pas être "sourd aux cris du peuple". Qu'en pensez-vous ?
le démographe répond: "Pour moi, c'est un pur mensonge. Dans sa tribune au Monde, Sarkozy se gargarise du mot "peuple", il parle du peuple, au peuple. Mais ce qu'il propose aux Français
parce qu'il n'arrive pas à résoudre les problèmes économiques du pays, c'est la haine de l'autre."
A propos d'une question, si le gouvernement continue à reprendre la thématique de l'extrême droite.
Todd dit: "Je me demande même si la stratégie de confrontation avec les pays musulmans - comme en Afghanistan ou sur l'Iran - n'est pas pour lui un élément du jeu intérieur. Peut-être que les
relations entre les Hauts-de-Seine et la Seine-Saint-Denis, c'est déjà pour lui de la politique extérieure ? On peut se poser la question...
Si vous êtes au pouvoir et que vous n'arrivez à rien sur le plan économique, la recherche de boucs émissaires à tout prix devient comme une seconde nature...
Il ne faut pas faire de confusion, mais on est quand même contraint de faire des comparaisons avec les extrêmes droites d'avant-guerre. Il y a toutes sortes de comportements qui sont nouveaux mais
qui renvoient au passé. L'Etat se mettant à ce point au service du capital, c'est le fascisme. L'anti-intellectualisme, la haine du système d'enseignement, la chasse au nombre de profs, c'est aussi
dans l'histoire du fascisme. De même que la capacité à dire tout et son contraire, cette caractéristique du sarkozysme..."
Et pour conclure, l'historien rajoute: "L'habileté du sarkozysme est de fonctionner sur deux pôles : d'un côté la haine, le ressentiment ; de l'autre la mise en scène d'actes en faveur
du culte musulman ou les nominations de Rachida Dati ou de Rama Yade au gouvernement. La réalité, c'est que dans tous les cas la thématique ethnique est utilisée pour faire oublier les thématiques
de classe."
Heureusement en France, il y a encore des gens qui osent dire ce qu'ils pensent sur la politique Sarkozienne. A mon goût pas assez, mais c'est déjà ça.
Et je suis assez du même avis que le démographe Todd sur Sarkozy et vous avoue avoir appris des mots aujourd'hui en lisant cette interview, qui colle bien au Sarkozysme.