Petite Anglaise

Par Jessetseslivres
Encore une belle découverte faite dans le cadre d'un partenariat Livraddict avec les Éditions Calmann-lévy cette fois !
Tout de suite mes impressions sur ce livre vraiment rafraîchissant !
Quatrième de couverture.
" La France ! C'était si séduisant, si exotique, si intrigant par sa proximité... "
Cette Petite Anglaise, comme elle se surnomme elle-même, rêve de vivre en France depuis son premier cours de langue, au collège. Embauchée comme lectrice à la Sorbonne, elle entame avec ravissement sa nouvelle vie de Parisienne, mais a vite le sentiment de vivre en touriste, à côté des Français, et non avec eux.
Jusqu'au jour où elle rencontre celui qu'elle appellera "Mr. Frog ", un Français tendre et drôle qui lui ouvre son coeur et les portes de son pays. Sept ans plus tard, Petite Anglaise se débat dans une routine qui l'épuise, entre un compagnon peu compréhensif et une petite fille qui réclame une attention constante.
Ayant découvert par hasard l'existence des blogs, ces journaux intimes sur Internet, elle décide de se lancer. D'abord désireuse de raconter les anecdotes de sa vie parisienne a ses compatriotes, elle partage bientôt ses états d'âme avec ses lecteurs.
Son blog devient un refuge, une seconde peau, dont le succès inattendu va déplacer les frontières de l'intime et bouleverser son existence.
Mon avis.
Je ne m'attendais pas à accrocher autant à ce livre, la chick lit n'étant pas un genre que j'affectionne particulièrement, à part quand il s'agit de suivre les aventures de Becky Bloomwood, l'accroc du shopping de Sophie Kinsella.
Mais bon, un titre bien girly de temps en temps, il faut bien dire que ça fait du bien, surtout si on a la chance d'avoir entre les mains, Petite Anglaise ! Dès lors, pourquoi bouder son plaisir !
L'histoire en elle-même est assez banale et ne casse pas trois pattes à un canard. Une anglaise qui s'installe à Paris, le rêve de sa vie, y tombe amoureuse et décide de s'y installer, rien d'original a priori. De même, ce qui s'en suit, rupture, rencontre, amour, chagrin, bla bla bla... rien de neuf sous le soleil... Et pourtant !
Et pourtant, la sauce prend et une fois dans la vie de cette Petite Anglaise, on n'arrive plus à lâcher le fil, absorbé par le récit de Catherine. J'ai littéralement dévoré le livre en deux jours... j'aurais pu même le finir hier dans la nuit, si mes yeux n'avaient pas eu raison de moi !
En fait, ce n'est pas l'histoire qui a fait que j'ai vraiment aimé ce livre. Non, il s'agit de deux petites choses qui m'ont permis de poser un regard personnel sur ce livre.
La première est toute bête, il s'agit de l'aspect "blog" dont parle le livre. En tant que bloggeuse (même si le sujet de nos blogs respectifs n'est pas le même, quoique je dévoile toujours un peu de moi quand je vous dis pourquoi j'ai aimé (ou pas) tel ou tel livre), le sujet ne pouvait que m'intéresser.
J'ai aimé lire ses réactions lorsque son blog a eu ses premiers commentaires, ses premiers mails de lecteurs, toutes ses réactions positives qui font plaisir quand on sait que des gens nous lisent. Je me suis assez reconnue dans le portrait de la jeune femme qui sourit bêtement devant son ordinateur avec le sentiment d'avoir accompli une petite révolution dans sa vie !
"Quelques semaines plus tard, j'ai reçu un e-mail m'informant que le Guardian, dans sa rubrique consacrée à l'actualité de la blogosphère avait décerné à Petite Anglaise le titre de "blog du jour". Je suis allée sur le site, nauséause d'excitation pour lire précisément ce qui en était dit. C'était court, pour mais flatteur ("un nouveau blog qui ne manque pas d'élégance, sous la plume d'une jeune femme qui se présente comme une trentenaire britannique vivant à Paris") et cette brève mention m'a amené des hordes de lecteurs.
Ce jour-là, au bureau, j'ai vogué sur une délicieuse hébétude, un petit nuage rien qu'à moi." (page 55)
J'ai beaucoup aimé tous ces passages où elles parlent des rencontres entre bloggeurs dans Paris, les liens d'amitié qu'elles tissent grâce à Internet avec des gens qu'ellet ne connait qu'à travers des pseudos.
C'est à peu près ce que nous vivons actuellement sur la blogosphère francophone littéraire avec les rencontres entre bloggeurs organisées,...
Perso, ça m'a fait penser à mes coupines de Livraddict, avec lesquelles des vrais liens d'amitié se tissent avec le temps et que nous ne manqueront pas de concrètiser in real life dès que possible.
La seconde est que je me suis assez retrouvée dans le portrait de Catherine. De part ses réactions face à certains propos qui lui sont tenus, ses comportements avec les autres, je me suis automatiquement identifiée à cette Petite Anglaise. J'avais l'impression de voir certains chapitres de ma vie racontés avec un vécu qui n'était cependant pas mien.
Catherine est une jeune femme peu sûre d'elle, qui doute beaucoup et qui vit dans un perpétuelle insécurité.
Certains auront l'impression en la lisant qu'elle a parfois des réactions égoïstes, qu'elle ne pense qu'à elle et pas aux gens qui l'entourent, là où moi j'ai reconnu les signes manifestes de la fille en manque de confiance qui cherche à attirer le regard des autres pour exister.
Le rapport au blog peut également être vu sous cet angle : cette reconnaissance virtuelle que nous apprécions tant pour combler un manque de confiance dans la vie de tous les jours.
Les périodes de doute qu'elle traverse, les interrogations qui lui minent le moral, l'identification avec l'auteur et donc au personnage principal du livre est aisée. On peut facilement se mettre à sa place, à se demander si nous aurions réagi comme elle dans telle situation. C'est aussi simple car Catherine Sanderson est aussi une femme comme les autres qui a décidé un jour de créer son blog ! Cela pourrait être vous et moi !
L'écriture est absolument délicieuse : c'est frais et ça se lit rapidement ! La plume de Catherine Sanderson est savoureuse à souhait.
On se laisse vite piéger dans la lecture tellement le ton du livre est juste. Perso, j'ai vraiment l'impression d'avoir lu une sorte de journal intime dans lequel Catherine nos dévoilait sa vie, comme elle le fait sur son blog, de manière encore plus intime, vu qu'ici, elle nous dit tout ! Je n'ai jamais eu l'impression qu'elle en faisait trop, au contraire, j'ai trouvé que le ton du livre était criant de vérité du début à la fin.
Il s'agit d'un récit honnête d'une jeune femme confronté à des doutes et des questionnements on ne peut plus humains !
En plus, Les descriptions de Paris tout au long du récit sont magnifiques, on sent qu'elle aime cette ville ! Elles sont ni trop courtes ni trop longues, juste ce qu'il faut pour vous donner envie de partir dans la capitale française, le temps d'un petit week-end en amoureux.
En conclusion, je vous recommande chaudement la lecture de ce livre, vous passerez indéniablement un bon moment en compagnie de Petite Anglaise, cette jeune femme comme les autres...
Captivé pour son histoire (qui n'a rien de grandement original), vous ne pourrez plus lâcher le livre jusqu'à la fin vous demandant ce qu'il va advenir de sa petite famille : avec sa petite fille si attachante, nommée Tadpole sur son blog, et avec Mister Frog, envers qui elle continue de nourrir des sentiments amoureux.
J'avoue qu'une fois avoir reposé le livre, je n'ai pas pu m'empêcher d'ouvrir un nouvel onglet pour aller visiter le blog de Petite Anglaise.
Le livre se terminant aux alentours du mois de mai 2006, j'en ai des lectures à rattraper pour savoir ce qu'il est arrivé par la suite ! Moi, curieuse ? Mais non, voyons ;) !
En surfant sur son blog, j'ai constaté qu'était paru en août dernier, son premier roman, French Kisses ! Il est bien sûr inutile de vous dire que dès sa sortie en VF, celui-ci rejoindra immédiatement ma PAL déjà titanesque !
Je remercie encore une fois les Éditions Calmann-lévy pour cette découverte rafraîchissante !
Note finale : 8.7/10 (Trame/Intrigue : 7/10 (manque d'originalité sur le fond) ; Écriture : 10/10 et Personnage : 9/10)
Pour découvrir ce que les livraddictien(nes) ont pensé du livre : Petite anglaise sur Bibliomania.

Petite Anglaise de Catherine Sanderson
aux Éditions Calmann-lévy, 2009
356 pages