A l'époque, nous habitions dans l'ouest. Nous étions venus passer les fêtes en Lorraine.
Nous devions repartir le 26 décembre... Finalement, on a décalé un peu !
Gars de douze ans, à peine un an en ce temps-là, nous avait scotché... en s'endormant juste avant le grand vent et en se réveillant juste après. Sérénitas.
Je garde un souvenir fasciné par cet épisode, cette sensation que ça n'allait jamais s'arrêter, ce vent, ce bruit, ces arbres qui craquent, ces tôles qui volent. Et la désolation environnante, ensuite, lorsque tout s'étant calmé, nous mîmes le nez dehors pour aller voir de quoi il retournait. N'allâmes pas bien loin. La moindre route, c'est comme ça en campagne, était rapidement bloquée par des arbres qui s'étaient allongés sur la chaussée.
Il y avait un côté coupés du monde.
Le choc, après, quand les images montraient les forêts dévastés, les villes amochées.
Un copain à nous qui devait nous rejoindre avait, lui, dû faire demi-tour. Bien lui en avait pris. Il avait trouvé moyen d'être au coeur de la nasse !
J'ai aussi souvenir de l'hiver 96-97. Ca avait cogné dur au niveau du froid et de la neige.
Sang froid dans l'urgence : expression toute trouvée pour ce que nous vécûmes madame et moi. Les canalisations d'eau de la jolie maison que nous louions à l'époque près de Bourges avaient sauté. Plus d'eau, plus d'eau chaude, et plus de chauffage. C'était surcharge chez les pompiers du coin. On avait passé une dizaine de jours comme ça, à pour moitié camper, pour moitié chercher des astuces, genre regain d'intérêt pour la piscine, tiens, y'a des douches !
Expérience indélébile : le bail était tellement "bien" rédigé qu'on s'est vite aperçu que tout allait être "de notre faute". Et que toutes les réparations seraient à notre charge. Soudainement, nos relations avec le propriétaire devinrent plus fraîches... :-)