Le Père de mes enfants - De Mia Hansen-Løve

Par Kilucru

Le Père de mes enfants
De Mia Hansen-Løve
Avec Chiara Caselli (Sylvia Canvel), Louis-Do de Lencquesaing (Grégoire Canvel), Alice de Lencquesaing (Clémence Canvel), Alice Gautier (Valentine Canvel), Manelle Driss (Billie Canvel), Éric Elmosnino (Serge)...
Prix Spécial Un Certain Regard - Festival de Cannes 2009
Synopsis
Grégoire Canvel a tout pour lui. Une femme qu'il aime, trois enfants délicieuses, un métier qui le passionne. Il est producteur de films. Révéler les cinéastes, accompagner les films qui correspondent à son idée du cinéma, libre et proche de la vie, voilà justement sa raison de vivre, sa vocation. Grégoire y trouve sa plénitude, il y consacre presque tout son temps et son énergie. Hyperactif, il ne s'arrête jamais, sauf les week-end qu'il passe à la campagne en famille : douces parenthèses, aussi précieuses que fragiles. Avec sa prestance et son charisme exceptionnel, Grégoire force l'admiration. Il semble invincible. Pourtant sa prestigieuse société de production, Moon Films, est chancelante. Trop de films produits, trop de risques pris, trop de passifs; les menaces se précisent. Mais Grégoire veut continuer d'avancer, coûte que coûte. Jusqu'où cette fuite en avant le conduira-t-il ? Un jour, il est obligé de voir la réalité en face. Alors surgit un mot : l'échec. Et une grande lassitude, qui va bientôt, secrètement, prendre la forme du désespoir.°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°Des images lumineuses, de douceur, celle d’une famille épanouie, où tout semble complicité, amour et tendresse. Des moments intenses passés ensemble, dans la maison de campagne éloignée de Paris, au grand dam de la fille ainée d’ailleurs, des instants trop courts, celui d’un week-end volé sur l’emploi du temps surchargé de Grégoire. Ce portable qui n’arrête pas de sonner, mille et une tracasseries qu’il faut régler, mettre entre parenthèses. Sa société de production, trois projets, trois films en cours, les équipes qu’il faut manager et ménager ; Son équipe de fidèles, réunis au sein de sa maison de production, Moon Films, un nom qui ne doit rien au hasard..Mais cela nous l’apprendrons plus tard.
Grégoire se bat, vit comme un homme pressé...de réussir ses projets, de réunir de quoi les mener à bien, à termes. Il n’est pas homme de concessions, tout juste accepte t’il de mettre son catalogue, ses films indépendants dans la balance quand les banques se montrent par trop pressantes, compréhensives mais réalistes. La situation hélas ne va pas s’arrangeant jusqu’à l’impensable.
Commence alors une nouvelle vie, pour la famille, ceux qui restent, la lumière se teinte à peine d’une légère étoffe de deuil, et les survivants se regroupent, font le point et réunissent leurs forces pour continuer d’avancer. Que cette terrible douleur ne soit pas vaine, que le souvenir subsiste jusque dans la création,, essayer coute que coute d’’achever les projets, poursuivre l’héritage.
Reprendre un hypothétique flambeau en quelque sorte. Le temps aussi pour l’ainée de redécouvrir l’œuvre de son père, ces films pour lesquels il aura misé jusqu’à sa vie, en quelque sorte. L’heure aussi d’une révélation, un secret presque banal et pourtant…
La réalisatrice Mia Hansen-Løve signe un film sensible, duquel transpire aisément un amour véritable du cinéma. Un hommage aussi aux « petites mains » , celles des producteurs du cinéma indépendant, à tous ceux qui agissent par amour du 7eme Art. Elle rend ainsi hommage à celui qui a permis l’éclosion de son premier film « Tout est pardonné », Humbert Balsan dont le destin suit étrangement mais certainement pas de façon anodine celui de Grégoire, toutes réserves gardées, s’agissant d’une fiction.
CritiKat.Com "...Dans Le Père de mes enfants, il fait toujours beau ; certains y verront le signe d’une bienveillance forcenée, voire déplacée ou factice. Mais si le récit semble se construire autour du motif plastique et thématique de la clarté, pas un instant la réalisatrice ne prend cette clarté pour acquise. Ce qui s’affirme ici serait plutôt de l’ordre d’une résistance droite et sereine, qu’incarne à merveille Chiara Caselli dans le rôle de la femme de Grégoire Canvel..."
Excessif.Com "...Faisant la part belle aux secrets de famille et aux désillusions d’une réalité que l’on ne peut plus sauver, Le Père de mes enfants s’égare alors jusqu’à son terme en suivant alternativement la veuve de Grégoire Canvel et son aînée. Travaillant par l’image, les douleurs du deuil et l’après qui s’ouvre entre espoirs, larmes et impressionisme, le film peine à rebondir..."
Le Monde.Fr - "Le Père de mes enfants" : le cinéma, combat d'une vie
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