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Voilà. Noël, c'est fait. Le pape s'est fait plaquer au sol par une jeune illuminée et Barack Obama a montré ses grandes oreilles rouges à la télévision. Moi, je pianote sur un ordinateur tout neuf dont je ne comprends pas le centième et je suis content d'avoir bu une bouteille de champagne, ma compagne en ayant bu une autre. Sauf que nous, c'est le vingt-trois qu'on a bu et pas le vingt-quatre. Le vingt-quatre, j'ai mis une claque au bouquin de Vargas Pars vite et reviens tard et je l'ai fini aujourd'hui. J'aime bien cette fille avec ses tueurs archéo-mythéo-dépressifs et son incorrigible Adamsberg qui cherche et trouve le bâton pour se faire battre avec sa Camille musicienne. Et demain, je ne sais pas. Je trouverai à m'étourdir, comme un étourneau, mais à quoi. A moins que je ne me réjouisse d'un petit rien aperçu au fond du jardin, entre deux sommeils de lanterne. Voili-voilo. Après Noël, l'an neuf nous ouvrira ses mâchoires. Il reste du champagne chez notre caviste. Je lirai dans quelque feuille la rétrospective poussive de cette décennie maladive et je me hâterai de l'oublier en griffonnant des pattes de mouche. J'ai toujours été fasciné par les pattes des mouches.