Le 16 décembre, Nicolas Sarkozy déclarait, à propos du débat sur l’identité nationale : « C’est un débat noble. Si je l’ai organisé, c’est pour qu’on réfléchisse ensemble, tranquillement à ce que doit faire celui qui est accueilli en France, et ce que doit faire la France vis-à-vis de celui qui est accueilli».
Il nous fait ainsi une confidence : c’est lui qui est à l’origine de ce débat, et non Eric Besson. Il s’attribue aussi indument un crédit : je doute que, contrairement à ses dires, il ait organisé personnellement ce débat : c’est le Ministère de l’Immigration et tutti quanti qui s’en est chargé, en s’appuyant sur les préfets de la République. Mais s’il tient à assumer la responsabilité de ce gâchis, je la lui abandonne bien volontiers.
Mais ce n’est pas le plus grave. En fait, le débat n’a pas dérapé. Il s’est déroulé conformément aux vœux de notre Président. Celui-ci n’a visiblement pas compris que l’identité nationale existe indépendamment de l’immigration. Une nation dispose d’une identité, même en l’absence de tout mouvement migratoire. Il est donc absurde, et dangereux, de tenter de la définir par rapport à d’éventuels apports extérieurs. Ceci conduit à mettre en évidence ce qui sépare plutôt que ce qui unit.
Puisque l’on apprête à demander à certains Français de renoncer à des parts de leur culture, comment a-t-on pu accueillir des réfugiés politiques au patronyme incongru et si ostensiblement hongrois de Sarkozy, sans exiger d’eux qu’ils y renoncent pour adopter un nom fleurant bon la France profonde et pourquoi pas auvergnate ?