On parle beaucoup d’identité en ce moment. D‘identité nationale, certes, mais aussi d’identité régionale. Certains s’interrogeront sur l’opportunité du débat, d’autres expliqueront le soudain jaillissement d’idées par le simple fait que l’on n’avait pas, depuis longtemps, évoqué l’essence de l’identité et que de ce dépoussiérage impose naturellement une mise à niveau du logiciel et donc des conflits liés.
Par contre, et alors qu’elle occupe les esprits de nos compatriotes, il est un domaine qui mériterait que l’on s’occupe de son identité, c’est l’économie. Quelle identité économique pour la France, pour la Région ?
Car l’économie est à la fois naturellement et culturellement identitaire en cela qu’elle puise dans les racines d’un pays, dans les savoir-faire dispensés dans ses écoles, dans les compétences des hommes et des femmes qui en constituent les acteurs, sa force et sa richesse.
Confrontée à une crise « mondialisée », l’identité de notre économie mérite donc que l’on débatte. Et si l’adage « on se pose en s’opposant » se vérifie, c’est bien à ses instants là, entre crises de valeurs, de méthodes etde culture, qu’il doit permettre l’accouchement d’idées novatrices ou le réveil de sages pensées héritées depuis la nuit des temps.
Pour une juste circulation des biens
À l’échelle du continent européen, la crise économique pose la question de l’identité de l’économie européenne et donc de sa protection aux frontières. Cette protection devrait assurer la reconnaissance des efforts sociaux (salaires, couvertures sociales), environnementaux ( respect de normes eco-comptatibles) face à une concurrence extraeuropéenne aux prix faussés par l’absence de contraintes.
À ce stade-là, il pourrait être ainsi utile de passer ainsi de la libre circulation des biens à la « juste » circulation des biens.
À l’échelle nationale, et sans pour autant succomber à une planification précise, il conviendra de se poser les questions des secteurs créateurs de richesses et des moyens d’en faire émerger d’autres. Malgré l’éventuelle montée d’un patriotisme économique, il faudra clairement orienter nos économies vers la recherche de la qualité et de son optimisation.
Consommer local, c’est défendre un commerce équitable de proximité
Si l’économie des régions impose une prospection hors de leurs frontières, une région comme l’Alsace se doit d’unifier ses outils de prospections, autant dans un souci d’efficacité que dans la recherche d’économies d’échelle.
Un autre aspect, lié lui à l’identité, pousse à renouer avec la consommation de produits locaux. Est-il normal que des pommes venues des vergers du Chili soient à la fois moins chères et plus promues que celles produites dans l’Alsace bossue.
On pourrait multiplier à l’infini ce type d’exemples, mais l’on retiendra surtout qu’une économie faite d’entreprises enracinées et de produits locaux garantit autant l’emploi que le respect de critères de qualité et d’équité naturelle.
De facto, « consommer local », c’est défendre un commerce équitable de proximité, garant du maintien de savoir-faire, d’emplois et de richesses à l’échelle de la région. D’autres régions l’ont compris en liant fortement et visiblement identité et économie. Ici, il faut le faire !
STB