Obésité : la mobilisation prend forme(s)
Publié le 04 décembre 2009 par Obobs
Les événements se succèdent rapidement afin de ne pas laisser retomber la dynamique et les synergies qui commencent à opérer. La semaine dernière, c'était au
tour du think tank Fondation Concorde et
sa commission santé d'inviter à l'échange autour de la question : "Obésité et troubles du comportement alimentaire, un enjeu économique et de santé publique", en présence de Valérie Boyer,
députée des Bouches du Rhône et figure emblématique de la question depuis la remise de son rapport à l'Assemblée Nationale il y a un an. Etaient également présents dans la salle : Anne de
Danne, présidente de la Commission pour la prévention de l'obésité qui doit remettre son rapport le 15 décembre, Anne-Sophie Joly, présidente du CNAO, le Pr Chevallier, responsable de la chirurgie de l'obésité à l'hôpital Georges Pompidou et de nombreux
spécialistes à différents titres (médecins nutritionnistes, gynécologues, médecins du travail, ...).
La richesse des échanges et la passion qui anime les personnes qui y
ont pris part ne font que montrer l'ampleur du travail à mener : il existe encore des manques de passerelles entre par exemple la médecine traditionnelle, la médecine scolaire et la médecine du
travail ; il y a des lacunes dans la prévention ou dans la prise en charge du poids par exemple dans l'attention portée aux femmes enceintes ; le statut de "nutritionniste" n'est pas encore
suffisamment encadré pour éviter le charlatanisme ; etc.
Pour Valérie Boyer, un des leviers fondamentaux sera l'inscription
de l'obésité dans le cadre réglementaire : que ce soit en la désignant comme Grande Cause Nationale (mais cela ne durera qu'un an), en l'assimilant à une ALD (affection de longue durée) et en
l'inscrivant comme priorité dans les SROS (schémas régionaux d'organisation sanitaire).
Il faudra également créer un modèle de santé durable et de
prévention, développer la prise en charge et les tarifications adaptées, savoir être innovant avec les mutuelles par exemple, et inventer des programmes d'éducation alimentaire avec l'Education
Nationale pour aller plus loin que les circulaires existantes,facultative en termes d'éducation et obligatoire pour l'équilibre nutritionnel dans les cantines mais pas encore appliquée
partout.
La polémique a
pris forme autour de deux nouvelles inquiétantes. D'une part, comme l'ont souligné le Pr Chevallier et Anne-Sophie Joly, la fermeture du centre de référence de l'hôpital Georges
Pompidou laissera les patients obèses à nouveau dans
une errance médicale certaine, peu de lieux étant équipés correctement pour les accueillir. D'autre part, l'annonce faite par François Nogues au sujet des réseaux de santé : il y a environ
1000 réseaux en France, 200 dédiés au diabète mais moins de 12 à l'obésité ; or, la volonté actuelle est d'aider les "pathologies installées" et donc notamment ceux concernant le diabète,
mais un réseau comme ROMDES a 2 ans pour fermer ses portes. Il semble donc y avoir une certaine incohérence entre une volonté politique forte et la commande par le président de la
République en personne d'un rapport alors que dans le même temps les structures aptes à le mettre en oeuvre disparaissent !
Il y a donc encore beaucoup à faire, mais la
mobilisation et forte et une grande attente se cristallise autour de ce nouveau rapport que l'on espère ancré dans la réalité.
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Valérie Boyer