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Avatar (James Cameron)

Par Interstella_fr

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Jake Sully est un ancien marine, aujourd’hui paraplégique.  Suite à la mort de son frère, il se fait aborder pour remplacer ce dernier dans le programme « Avatar ». Il s’agit de lier son esprit et son corps à un avatar créé génétiquement, afin de pouvoir évoluer sur la planète Pandora, dont l’environnement est hostile aux humains. Mélange de gènes humains et de gènes Na’vi (les habitants de Pandora), l’avatar de Jake lui permet de courir, de s’intégrer dans la société Na’vi, et de tomber amoureux. De quoi lui couper toute envie de revenir dans son propre corps…

On entend parler de ce projet depuis bien longtemps maintenant. Et donc, plus de dix ans après Titanic, sort enfin le dernier film de James Cameron, d’autant plus attendu qu’il s’annonçait comme une petite révolution cinématographique.

En général, face à une telle attente, j’essaie de me préserver au maximum, et de voir le moins de choses possibles en rapport avec le film : aucune bande-annonce, aucune photo, aucune affiche, aucune critique, rien. Ce qui devient une sacrée gageure à quelques semaines de la sortie, mais j’ai finalement réussi, à peu près, afin de recevoir le film d’un coup, sans avoir construit de fausses attentes autour de détails.

Visuellement, je m’attendais à un choc. Qui n’a pas eu lieu.
Mais le monde de Pandora est effectivement très bien fait, la 3D aide à un plongeon total dans l’action, dans les paysages, sur les visages des personnages. Les combats, les explosions, les cendres qui tombent, tout cela est très bien rendu. On chevauche des créatures volantes, on fait face à des bêtes féroces, on assiste à de véritables scènes de guerre.

Tout cela serait probablement plus fort si, à côté, le scénario et plus particulièrement la narration étaient dignes de ce nom. Malheureusement, Cameron aligne les stéréotypes les plus classiques, que ce soit au niveau des personnages ou de leur évolution narrative. Ce qui convenait parfaitement au classicisme de Titanic (et d’ailleurs, Titanic, dans sa construction, était bien plus inventif…) choque complètement ici ; et, pire que du classique, il y a ici beaucoup de convenu. Gros handicap pour un film qui se veut futuriste ; et il y a une vraie dichotomie entre la forme et le fond, ce qui est à mon sens un assez gros problème.
Je passe sur la peuplade forcément humanoïde, sur les fortes inspirations d’origines diverses (par exemple, Miyazaki avec la forêt de Mononoké, les montagnes volantes du Château dans le ciel, le vol sur dragon de Chihiro ; et à peu près une centaine d’histoires connues pour la trame de l’histoire entre Jake et de Neytiri…), sur le fond bien manichéen et fortement empreint d’un religieux qu’on trouverait pesant chez n’importe quel autre cinéaste.
Mais surtout, je n’arrive pas à comprendre comment, sur un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition, on peut arriver à se contenter d’un scénario pareil. Certes, il ne fonctionne pas si mal. Certes, ça n’est pas non plus franchement mauvais. Mais c’est médiocre, et je pensais que quelqu’un du niveau d’exigence de James Cameron se devait de nous offrir un peu plus que ça.

L’autre gros point noir, c’est la musique, de James Horner encore une fois. A chaque début de mélodie, on recherche de quel autre film c’est le thème. Quand ce ne sont pas de pseudos chants ethniques à la noix, avec de jolis accents de synthétiseur. La palme revenant bien entendu à la chanson de générique de fin, qui réussit à faire pire que Céline Dion (dans le même style, d’ailleurs, mais en carrément inaudible et sans potentiel, je crois, de hit-parade).

C’est dommage, j’aime beaucoup Sigourney Weaver (toujours la grande classe) ; Jake Sully est un personnage intéressant, surtout au début, dans son rapport à son double corps (le sien / celui de son avatar) ; mais au fur et à mesure, je trouve que l’intérêt se dilue. Les thématiques (la nature, etc) pourraient me toucher, mais elles sont traitées avec de gros sabots (la référence à Miyazaki n’est qu’un lointain écho, car on n’en a jamais le souffle ni la subtilité) ; et, pire, sur les plans émotionnels et sensoriels, je reste sur ma faim, largement. La plus belle scène du film, et de loin, étant celle où Cliquez si vous ne craignez pas les spoilers

Neytiri tient Jake « humain » dans ses bras, et qu’ils se regardent, longtemps.

Avatar est donc à mes yeux un film techniquement quasi irréprochable, mais à qui il manque un peu l’essentiel, et qui se contente de bien peu sur le fond, car on nous promet du jamais-vu et on n’a que du recyclé. J’avoue que ça me laisse perplexe, pour un tel projet…


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