Un Noël sécuritaire, précaire et sectaire.

Publié le 25 décembre 2009 par Juan

Noël est une distraction comme une autre, plus forte car plus ancienne. A quelques heures de la dinde aux marrons et des cadeaux pour enfants méritants, on n'oubliera pas la Sarkofrance sécuritaire et, surtout, les faibles moyens que le gouvernement Sarkozy lui consacre.
Noël sécuritaire ?
Dimanche dernier dans les colonnes du JDD, le contrôleur général des lieux de privation de liberté a révélé les premières conclusions de son rapport d'activité pour l'année 2009: "le nombre de gardes à vue est minoré. Les 578 000 gardes à vue de 2008 ne comptabilisent pas la plupart des infractions liées au code de la route". Fichtre, le nombre de gardes à vue recensées n'étaient que de 300 000 il y a 7 ans...
Il y a quelques jours, le ministre de l'Intérieur avait dû avouer que la "police de proximité" version Sarkozy ne serait pas déployée comme prévu... faute de budget. En Sarkofrance, on trouve sans mal quelques centaines de millions d'euros pour les dépenses de l'Elysée, nouvel avion en prime (285 millions d'euros), mais pas pour équiper des policiers de proximité. Les fameuses "UTEQ" (Unités Territoriales de Quartier) ne seront que 35, au lieu des 100 annoncées en grande pompe il y a 18 mois à peine.
En avril 2008, la ministre de l'Intérieur de l'époque, Michèle Alliot-Marie, avait promis, lors d'un déplacement à Bobigny, la création d'une centaine d'unités de policiers de quartiers en France "dans les trois ans". "Nous avons énormément de demandes pour créer des Uteq" avait elle expliqué, à juste titre. La police de proximité avait été supprimée par Nicolas Sarkozy en 2002, à son arrivée au Ministère de l'Intérieur. Il n'a pas fallu attendre deux ans pour que la promesse d'Alliot-marie soit enterrée par son successeur Brice Hortefeux. Lequel a déclaré, en privé : "Je n'ai pas les moyens de les développer". En cause, la révision générale des politiques publiques (RGPP), cette fameuse politique de rigueur sélective. En décidant de ne pas remplacer un départ à la retraite sur deux parmi les fonctionnaires, le gouvernement Sarkozy "économise" environ 500 millions d'euros par an.
Pour palier à ce manque d'argent, Hortefeux réfléchit réfléchit à rendre ses UTEQ "mobiles". Des sortes de commandos d'urgence, un concept bien éloigné de la proximité de terrain envisagée initialement. La Sarkofrance, fauchée pour ses policiers ? C'est un comble pour un Monarque qui a fait de la sécurité son ADN politique...
La blogueuse et flic Bénédicte Desforges s'est récemment fendu d'un billet qui résume bien la situation : "Pour Noël, le flic, c'est chic !". "C'est bientôt Noël et bien sûr, vous êtes raides comme des flics sous-payés." écrivait-elle.
Noël précaire
Dans les Hauts-de-Seine, le département clé de la Sarkozie, la prime de Noël sera supprimée pour les RMistes. Le président du conseil général du département, Patrick Devedjian, a justifié la décision par le fait que le RSA avait remplacé le RMI... "Son existence est rendue caduque par la refonte des aides sociales effectuée par l'État autour du revenu de solidarité active (RSA)" explique le Conseil Général sur son site.
Le 1er janvier prochain, le SMIC n'augmentera que de 0,5%, soit 6 euros bruts par mois, "un gain net de pouvoir d'achat de + 1,3 %" précise le ministère du travail. Quelle générosité ! Quelques heures plus tard, le Point rappelait que "les exonérations de cotisations de sécurité sociale, qui bénéficient principalement aux employeurs, ont encore augmenté en 2008 à 30,7 milliards d'euros". Le gouvernement Sarkozy a largement alourdit la facture de quelques milliards, avec, depuis octobre 2007, celles sur les heures supplémentaires, puis, en 2008, celles sur le rachat de jours RTT et enfin, en 2009, le dispositif "zéro charge" pour les entreprises de moins de 10 salariés.
Noël sectaire
Le camp UMP a visiblement du mal avec Internet. Un député a surpris tout le monde en proposant, le 18 décembre dernier sur Radio Courtoisie, de "nationaliser ce réseau". Cet espace sans contrôle fait peur. «La vérité est qu'aujourd’hui le réseau Internet est totalement pourri. Et quand je dis pourri, c’est que peut-être nous avons tous dans notre réseau Internet des chevaux de Troie qui vont se réveiller peut-être demain matin. C’est un réel problème» a expliqué Jacques Myard. Et il ajoute : «C'est un réseau qui n'est absolument pas sécurisé».
Nadine Morano, déjà, s'était indignée des mauvais buzz sur Internet : « Ah, Internet, je déteste, c'est le temple des rumeurs et de la caricature » déclarait la ministre à la vue d'une caméra de Rue89 lors de ce fameux débat où, répondant à un jeune sans-emploi qui exprimait calmement son islamophobie, elle répondit de cette citation désormais célèbre : « Moi, ce que je veux du jeune musulman, quand il est français, c'est qu'il aime son pays, c'est qu'il trouve un travail, c'est qu'il neparle pas le verlan, qu'il ne mette pas sa casquette à l'envers. »