Avant de se rendre dans la Belle Province, petit détour par Boston et son port : Constant y cultive une relation avec la fille du colonel Steeckwood, pas franchement très malin, mais qui avait réservé sa progéniture pour tout autre qu’un Acadien sans le sou et quelque peu séducteur. Malheureusement, le destin va séparer les deux amants et la jeune fille est enceinte. Vraiment pas de pot. Seule alternative pour échapper à ce beau-père qui ne veut pas de lui, fuir vers Québec. Mais de Charybde en Scylla, voilà que le bonhomme se retrouve engagé dans les forces militaires françaises, pour échapper à une peine de prison, et plus si affinités.
Sur le chemin, il va rencontrer Otiron’Tara, un Indien à la conscience politique particulièrement aiguisée, qui lui cherche à s’engager en toute conscience chez les soldats français. Faisant contre (très) mauvaise fortune, bon cœur, Constant se résigne à cette vie militaire. Mais entre les feuilles des forêts, des créatures semblent vivre, qui n’attendent qu’un relâchement de l’attention, pour perpétrer des crimes atroces et sanglants…
Bon, avec son contexte historique, Bravesland a de quoi séduire, d’autant plus que le découpage est intéressant et son rythme plutôt efficace. Comprenez : on ne s’y ennuie pas. Sauf qu’il faudra compter sur un scénario qui joue sur le non-dit et les effets de suspens et surtout une longueur redoutable d’introduction. On plonge dans les premières pages sur un règlement de compte au sein d’une tribu indienne, pour bifurquer vers Constant, puis décoller vers Québec après quelques pages, et finalement, ce n’est qu’aux trois quarts du titre que l’on débute réellement l’histoire. Longuet, inutilement et d’autant plus que l’on a l’envie de lâcher prise assez vite.
La faute à un dessin pas des plus convaincants. Car sous couvert de nous proposer du réalisme et de l’authentique, avec option historicité inside, on fait face à un trait approximatif (désolé, mais c’est vrai), et de nombreux pains dans les expressions ou les attitudes, qui faussent les personnages, et rendent certaines pages assez risibles (P. 28 pour exemple, avec un combat qui frise le ridicule, ou encore pp. 30-31, une scène assez ratée…).
Pas la peine d’en rajouter, le titre laisse augurer une longue série et vraiment, le premier opus est loin de donner envie de poursuivre. Pas d’excès d’exigence de notre part, simplement un ensemble mal équilibré et qui aurait mérité plus de travail de finition. Et pour plus d'extraits, comme toujours...