Attention, billet de geek. Mais aujourd'hui, tout le monde est geek, n'est-ce pas ? Si vous ne possédez pas d'ordinateur, passez votre chemin.
Ayant récemment fait l'acquisition d'un netbook, un Asus EeePC 1008 pour être précis. La Fnac ne vendant plus de mini PC avec Linux pré-installé[1], j'ai dû me rabattre vers un Windows7 tout pourri en attendant mieux[2].
J'avais comme projet d'installer Ubuntu, mais j'ai fait bien mieux. J'ai installé Jolicloud.
Qu'est-ce que Jolicloud ?
À l'initiative de Jolicloud, on retrouve Tariq Krim, fondateur de Netvibes. Un Français, cocorico donc. Tariq Krim voulait au départ bâtir un ordinateur "bio", depuis les composants jusqu'aux logiciels, en privilégiant les applications web (le fameux "nuage"). Devant l'énormité de la tâche, il décida de se concentrer sur la partie logicielle et a commencé à lever des fonds et monter une boîte pour produire Jolicloud, le premier système d'exploitation spécialement dédié aux netbooks et autres mini PC.
Depuis un noyau Linux et en adaptant Ubuntu (les connaisseurs retrouveront le bruit d'acceuil par exemple), Tariq et son équipe ont adapté l'interface aux petits écrans.
Jolicloud, comment ça marche ?
Ce système d'exploitation part du principe que la plupart des applications nécessaires sont des applications web : Gmail, Deezer, Spotify, Google Doc, Youtube, Hotmail, Facebook, Twitter... En gros, réfléchissez à ce qui fait votre quotidien informatique et vous trouverez peu de logiciels réellement installés sur votre ordinateur.
Jolicloud se conçoit donc un peu comme un iPhone, avec une galerie d'applications qui s'installent en un clic (un peu comme c'est déjà le cas avec Ubuntu Linux également). On y trouve des logiciels (libres ou gratuits) qui s'installent sur l'ordinateur (OpenOffice.org, Gimp, FIrefox, Skype...) et des applications 100 % web, dont l'installation consiste en fait à créer un raccourci avec Prism (que vous pouvez aussi utiliser sans passer par Jolicloud). Plus besoin de passer par un navigateur pour accéder à vos applications habituelles[3].
Pour l'instant, tout est gratuit. Mais on peut très bien imaginer des applications payantes (notamment pour les jeux) et des méthodes d'abonnement. Tout est déjà en place : Jolicloud vous oblige à ouvrir un compte et à rejoindre My Jolicloud, où vous retrouvez tous les autres utilisateurs (et où vous pouvez les "suivre", web 2.0 oblige). Il faudra bien gagner de l'argent un jour ou l'autre.
Je peux le télécharger ?
Il s'agit encore d'une version béta, donc encore largement perfectible. Toutefois, je n'ai pas rencontré de problème donc je pense que Jolicloud peut être utilisé par toute personne capable de le télécharger et de cliquer sur un .exe dans Windows. En effet, depuis Windows, l'installation (avec multiboot à la clef) se fait grâce à un unique exécutable, à la portée du 1er neuneu venu (dont moi). À noter que cette simplicité ne se fait pas au détriment de l'utilisateur puisque tout reste accessible pour les plus geeks d'entre nous : l'arborescence des fichiers reste visible et les outils d'administration sont les mêmes que partout, on a même accès au terminal pour faire joujou en ligne de commande.
Quelques points négatifs cependant : si la webcam marche (j'ai testé avec Webcam Cheese), les touches de fonction (le "fn" bleu) ne répondent pas. À la prochaine mise à jour ?
À lire aussi
- Sur mon blog
- Webisation des applications, l'enjeu future de l'informatique (le 25 octobre 2004)
- En 1998, les futurologues s'étaient plantés au sujet d'internet (le 24 février 2005)
- Google dépendance, sur le gros bug de Google qui avait rendu invalides 30 % des internautes... début février 2009.
- Ailleurs
- Jolicloud en images
- Le billet de Tristan Nitot qui m'a fait découvrir Jolicloud. Tristan explique bien ce qui différencie le beau nuage de son futur concurrent Chrome OS, de Google.
- PC Inpact sur Google Chrome OS, justement
Notes
[1] Pourquoi ? ai-je demandé à un vendeur. Parce que c'est trop compliqué, des clients reviennent se plaindre que Word ne marche pas. Pour Mac, Windows et les téléphones, la Fnac fait de la pédagogie, mais par pour Linux apparemment ; bande d'imbéciles !
[2] Et la grosse flemme de me lancer dans une procédure de remboursement de la licence Microsoft, sauf si vous faites les démarches pour moi.
[3] Personnellement, je n'en vois pas l'intérêt pour tout, mais pour Google Doc par exemple, ou Zimbra, c'est parfait.