Je serai en vacances deux semaines, dont une passée avec mon ami dans un chalet en bois rond, perdu dans les bois en Mauricie: je pars à l'instant.
Je vais dormir dans les bras chauds, durs et accueillants de mon fidèle amoureux, grignoter toute la journée toutes sortes de bonnes choses, me promener nue en botte de chasse dans la pièce unique en me faisant regarder avec convoitise, je vais pisser devant l'homme, accroupie sur une cuvette, et me rincer la vulve méticuleusement et en prenant mon temps, je vais me faire un café noir, attraper Mrs. Dalloway, lire trois pages et m'engloutir dans le sommeil. Durant la nuit, je me réveillerai, mettrai mes bottes de chasse, et irai me promener regarder les étoiles exploser sur l'écran noir du ciel. Je ne penserai à rien.
Si je suis bien calme, bien connectée, je continuerai ma quatrième étape suggérée par les Alcooliques Anonymes, dont je suis membre, commencée cet été mais jamais terminée: "Nous avons courageusement procédé à un inventaire moral minutieux de nous-même".
Je suis convaincue que je n'aurai pas mal au sexe. Et si cela recommence, je l'accepterai, sans me révolter. Parce que c'est ma réalité, et que je ne peux rien faire de plus que ce que je fais déjà.