Sous un titre abscons et attrape-tout (’L'espèce de chose mélancolie’), le MAMCO à Genève montre un peu de tout, jusqu’au 17 janvier. Il y a des verres fumés de Patrick Neu, qui reprennent des tableaux historiques dans ce médium fragile et délicat (ici, La chute des damnés, de Dirk Bouts).
Il y a des photos minimales de Pierre-Olivier Arnaud, qui jonchent le sol et vont au plus près de la réalité (ci-dessus à droite).
Il y a une vidéo de Deimantas Narkevicius à propos de la tête de Karl Marx.
Il y a des fourmis dans les toilettes pour femmes (à gauche) et pour hommes (à droite), grâce à Stéphane Steiner. Tout un étage est consacré à Erik Boulatov, avec ces mots qui structurent la toile, véritable architecture de ces images nostalgiques (Je continue à vivre). Pour être franc, je suis passé un peu vite, sans être vraiment accroché par une oeuvre, à l’exception, dans les collections permanentes, de cette composition de Dennis Oppenheim, intitulée Stages 1 and 2 - Reading position for second degree burn. Skin-Book-Sun. exposure time : 5 hours. 1970. Jones Beach -Long Island - New York. Je me suis demandé si cet effet de la lumière sur une surface photosensible, la peau de l’artiste, pouvait être considérée comme de la photographie. (Le titre du livre, lecture improbable de Oppenheim, est Tactics, vol II, Cavalry Artillery, de William Balck, traduit de l’allemand par Walter Krueger).Dans le même bâtiment, le Centre d’Art Contemporain présente (jusqu’au 7 février) Pourquoi Attendre !, une série un peu brouillonne de vidéos et d’installations sur le vide, l’attente : un prétexte un peu ténu, mais quelques pièces emblématiques de Bruce Nauman (Stamping in the Studio), Bill Viola (The reflecting Pool), Martin Creed (Half the air in a given space #360) et Samuel Beckett (Geistertrio), à voir pour ceux qui les ignoreraient.
Enfin, toujours dans le même ensemble, au Centre de la Photographie, ‘Act of state’, une exposition très factuelle et froide conçue par l’historienne israélienne de la photographie Ariella Azoulay d’une centaine de photographies sur l’occupation israélienne de la Palestine, chacune accompagnée d’un petit texte explicatif : je reviendrai dans quelques jours sur une de ces photographies (ci-dessus, Hugh Alexander / Israel Sun Ltd : Directement au pont Allenby, 1969). Le deuxième volet de l’exposition (je n’ai vu que le premier) ouvre le 29 décembre et durera jusqu’au 17 janvier. Si vous parlez italien, le catalogue est chez Bruno Mondadori.
Photos de l’auteur. Erik Boulatov étant représenté par l’ADAGP, la photo de son oeuvre sera retirée du blog à la fin de l’exposition.