Même si l'on feint de ne plus croire au généreux Père Noël Coca-Cola, impossible de dissocier cette fête de tout son attirail commercial. Heureusement la crise a permis de lever un tabou. Celui, par exemple, de la revente de cadeaux dont on se serait bien passé, acte ô combien odieux que l'on oublierait pourtant aussitôt l'opération accomplie ?
Un bon pécule ne vaut-il pas mieux que le vieux cadeau improbable que l'on dit avoir déjà pour ne pas cacher son embarras ? Pour lever définitivement la gêne, sachez que de plus en plus de Français se livrent à l'exercice chaque année.
Selon une étude TNS pour le site de ventes aux enchères eBay, plus de quatre internautes sur dix ont l'intention de céder en ligne des cadeaux non souhaités, soit 20% de plus qu'en 2008.
La semaine entre Noël et le jour de l'An « est la période la plus forte de recrutement de nouveaux vendeurs », rappelle Pierre Kosciusko-Morizet, président de PriceMinister. Le site prévoit une augmentation d'1/4 de ses reventes cette année et propose même une aide aux nouveaux venus.
La revente de cadeaux a émergé il y a cinq ans mais a « explosé il y a un ou deux ans, surtout en période de récession », souligne Esther Ohayon, porte-parole de eBay. Elle assure que vendeurs et acheteurs y trouvent leur compte.
Parmi les cadeaux les plus revendus figurent les biens culturels, les vêtements ou les objets de décoration. Un conseil avisé : évitez, à moins d'un blague potache entendue entre amis, d'offrir, juste comme ça, le livre de Valérie Giscard d'Estaing...
La grande majorité des internautes juge difficile de revendre le cadeau de son conjoint ou d'un membre de la famille, selon une enquête réalisée par Vovici pour PriceMinister. Mais deux-tiers n'ont pas de scrupules à se débarrasser d'un cadeau de leur ex-petit(e) ami(e) et un tiers à vendre un cadeau de la belle-famille.