La révolution ne commence pas avec de grands mots
mais avec de petites choses
comme au jardin par un doux friselis la tempête
comme le chat qui perd quand il perd la tête
comme les larges rivières
par la source petite
cachée dans le bois
comme sur la mer l’incendie
par la même allumette enflammé
qu’une cigarette
comme l’amour par un regard
un frôlement un son de voix qui vous atteint
vous poser à vous-même une question
ainsi commence la révolution
et puis poser cette question à quelqu’un d’autre
(Remco Campert)