Cette remarquable exposition me ramène avec plaisir à mon récent séjour à Venise, entre autre à la Scuola Grande San Rocco, véritable chapelle sixtine peinte par Jocopo Tintoretto. Mais il ne faut pas s’y tromper, les toiles n’ont pas été décrochées des églises et musées vénitiens, à part quelques unes, mais proviennent du monde entier. C’est ce qui en fait son intérêt.
Je ne m’étendrai pas sur l’intégralité de l’exposition, le mini-site du Louvre étant fort bien construit, l’exposition elle-même fort bien présentée, avec un audio-guide « intelligent » qui vous guide à travers les diverses salles et grâce auquel rien ne vous échappe ou presque de cette merveilleuse exposition.
Deux toiles ont un été un vrai coup de cœur pour moi, 2 sujets récurrents dans l’histoire de l’art :
Sous le titre la femme désirée, le nu féminin à Venise :
Le nu féminin est un des thèmes les plus représentatifs de la peinture vénitienne du XVIe s. Ce genre trouve son origine dans les images de femme à la beauté idéale peintes par Giovani Bellini et Giorgione au début du siècle (rien à voir avec les femmes grasses, cellulitiques de Renoir vues au Grand Palais)
La femme nue apparaît aussi bien dans des scènes historiques que dans les images où son corps étendu, offert à la contemplation, devient le sujet principal du tableau. Ce thème érotique devient incontournable pour tous les peintres vénitiens ou étrangers dans la lagune.
Titien triomphe dans ce genre sensuel, et ses nus sont recherchés par les cours princières d’Europe. Ses mythologies peintes pour Philippe II d’Espagne montrant le corps féminin dans des positions variés servent de modèles. Véronèse les transpose dans un style serein et mesuré, tandis que Tintoret leur confère un caractère énergique souvent empreint d’ironie. Bassano, moins intéressé par ce sujet cherche à saisir le mouvement instantané et la vérité psychologique de l’événement.
Danaë recevant la pluie d’or, accompagnée de sa servante cupide, du Titien, oeuvre déjà vue au Prado.
Acrisios, le roi d’Argos, enferma sa fille, engendrée avec Eurydicé, dans une tour de bronze. Il avait appris d’un oracle que le fils de celle-ci allait le tuer. Zeus la rejoindra sous la forme d’une pluie d’or et lui donnera un fils du nom de Persée. Acrisios jettera l’enfant et sa mère à la mer, enfermés dans un coffre qui échouera sur l’île de Sériphos. Le frère du roi, un pêcheur nommé Dictys (filet), les sauvera et leur offrira le gîte et le couvert. Le roi de l’île de Sériphos, Polydectès, tentera de tuer Persée qui protégeait Danaé dont il était amoureux. Il demandera au jeune homme lui ramener la tête de la Gorgone Méduse au titre du tribut qu’il devait lui verser. Il emmurera Danaé dans un sanctuaire sans nourriture, jusqu’à ce qu’elle accepte de l’épouser. Persée, rentré l’année suivante avec sa femme Andromède, libérera Danaé à temps et pétrifiera le roi et sa cour grâce à la tête de la Gorgone qui transformait en pierre ceux qui la regardaient. Persée confiera la royauté à Dictys et amènera sa femme et sa mère à Argos où il tuera accidentellement Acrisios. Danaé se rendra en Italie, selon Virgile, et échouera sur la côte de Latium en raison d’une tempête. Il fondera la cité d’Ardée avec les colons argiens. L’un de ses petits-enfants, Turnus, sera le rival d’Enée pour la main de Lavinia.
Ou encore Suzanne et les vieillards du Tintoret (Vienne Gemälde Gallery) est un tableau d’une beauté saisissante, A Babylone. Suzanne y est une très belle, très pieuse mère de famille, Elle se regarde dans un miroir, épiée par des vieillards lubriques qui la surprennent aux bains. Elle les repousse. Pour se venger, ils l’accusent d’adultère, de coquetterie et de provocation. Les deux notables licencieux sont juges au tribunal religieux : ils ont donc toutes chances de la faire condamner. Mais le jeune prophète Daniel les confond en les faisant interroger séparément. Les deux lâches sont alors condamnés et lapidés.
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