A
A la pointure : on utilise une
locomotive " à la pointure" lorsque le temps entre son train d'arrivée et son train de départ est très court. On dit aussi " au chausse-pieds".
A.L. : compagnie ferroviaire Alsace-Lorraine.
Aiguille : désigne ce que l'on appelle, dans le public, un aiguillage.
Aller en gauche : se rendre en queue du train
A gauche : faire le train "à gauche" signifie pour un aide conducteur : prendre la place du mécano.
A poil : un train est " à poil " lorsqu'il n'y a pas de conducteur pour l'assurer (ou pas de machine). Dans le même ordre d'idée on parle "d'habiller", de "couvrir" un train, ou au
contraire de le "dépoiler"
A toucher : ordre signifiant qu'il faut amener les tampons de l'engin moteur au contact de véhicules ou d'un autre engin moteur.
BBasculer le feu (vapeur) : sur les machines à vapeur, consiste à faire tomber le
feu sous la machine en faisant basculer la grille qui le porte. Cela peut être nécessaire si le feu donne de si mauvais résultats qu'il vaut mieux le refaire complètement, ou bien si le niveau
d'eau dans la chaudière est si faible que l'on risque de "fondre les plombs" (voir à "plombs"). Dans les deux cas la machine est immobilisée et l'équipe doit demander du secours.
"Batteuse" : surnom donné aux 2D2 9100.
Bécane (vapeur) : désigne une machine peu intéressante.
"Biquette" : surnom surnom donné aux BB 27, petites machines électriques de première génération qui ont terminé leur carrière aux manoeuvres dans le Sud-Ouest et le Sud-Est.
Boîte à fumée (vapeur) : partie de la machine à vapeur située en-dessous de la cheminée, et que l'on peut ouvrir grâce à la grande porte ronde qui forme l'avant de la machine. La fumée transitant par
là, il fallait régulièrement nettoyer à la pelle les kilos de suie accumulé.
Boîte à ragout : wagon-restaurant.
Boîte à sel : machine électriques à cabine centrale et à capots inclinés, ressemblant à une grosse salière. Ces machines se trouvaient initialement sur le réseau du Paris-Orléans.
Bouille (vapeur) : terme familier pour désigner une machine (raccourci de "bouilloire").
Bréviaire : manuel se trouvant à bord des machines électriques et recensant toutes les procédures techniques.
Brouter : (terme de régulateur) un train broute lorsqu'il suit de trop près un train précédent.
B.V. : abrévation pour "Bâtiment Voyageurs". Les voyageurs, eux, lui donnent improprement le nom de "gare".
C
Cadavre : engin moteur hors d'état de
tractionner qui doit être remorqué vers un atelier SNCF.
Calé : un train de marchandises est calé du fait qu'étant "à poil" (sans machine) il ne peut être acheminé. Il reste donc dans le triage, éventuellement immobilisé par une cale
anti-dérive.
Cale-soupape (vapeur) : charbon de mauvaise qualité. L'expression signifie que son rendement est si mauvais qu'on ne risque pas de produire d'excès de
pression vapeur, laquelle ferait lever les soupapes de sécurité de la chaudière.
Changer de bout : sur les machines ou les trains réversibles, quand le mécanicien se déplace dans le poste de conduite opposé.
Charrue (vapeur) : un des multiples qualificatifs pour désigner une mauvaise machine.
Chaudron (vapeur) : chaudière de la machine.
Ciel du foyer (vapeur) : terme technique désignant le plafond du foyer au-dessus duquel se trouve une partie de la chaudière.
"Cocotte minute" : surnom donné aux fourgons chaudières qui assuraient le chauffage à la vapeur des voitures. On les remarquait particulièrement à cause de leur couleur "bleu diesel" et
surtout les hublots qui les équipaient sur les côtés. A noter qu'aujourd'hui certaines 141-R, notamment la 1126 de Toulouse, en utilisent pour la liquéfaction du fuel lourd avec lequel elles sont
chauffées.
Corbeau, corbillard (vapeur) : qualificatifs, parmi d'autres, pour désigner une mauvaise machine.
Cornes : pantographes. Dispositifs de captage de courant sur les machines électriques ; ils peuvent être levés et abaissés, on parle dans ce cas de "lever" ou "abaisser les cornes".
Coulé (être) : arriver en retard. On dit aussi "couler" un train.
Coup de soleil (vapeur) : une machine à "pris un coup de soleil" quand elle a été chauffée avec trop peu d'eau, ce qui a fait subir des dommages à la chaudière.
Couscous (vapeur) : mauvais charbon, en petit grains, au rendement faible.
Crever : "On crève à Bordeaux" signifie que Bordeaux est le terminus.
Crochet (vapeur) : outil du chauffeur formé d'une longue tige de métal terminée en crochet. Il est utilisé lorsque se forme sur les grilles du foyer une couche de mâchefer qui empêche l'air de
circuler dans le feu. Dans les cas les plus graves, lorsque le charbon est très mauvais, il se peut que le chauffeur ait besoin de l'aide du mécanicien pour arriver à briser et retourner les
plaques de mâchefer.
Crocodile : dispositif situé en long entre les rails qui provoque à bord des machines un signal sonore indiquant l'état du signal franchi : sonnette si le signal peut être franchi (exemple
: feu vert) ou sirène si le signal ne doit pas être franchi ou bien s'il demande une vitesse très basse (exemple : feu rouge). Le nom du dispositif vient de son aspect qui évoque le dos d'un
crocodile.
Egalement le surnom de machines électriques de l'Est en raison de leur silhouette.
Cuisses propres : se dit d'une machine qui n'a aucun défaut, ni restrictions, ni nécessité de visite technique. On dit aussi qu'elle n'a "rien aux dents".
D
Débricolé : "être débricolé du
roulement" se dit lorsqu'un roulant demandait à être retiré de la feuille des affectations sur les trains à venir.
DEV : Divison d'Etude des Voitures. Cet organe de la SNCF a développé les fameuses voitures, qui aujourd'hui (2006) servent rarement mais se font remarquer par leur livrée bicolore
vert-argent, et - notez-le s'il y en a dans votre train ! - des sièges de 2ème classe bien plus spacieux et confortables que ceux des Corails et TGV !!! Les voitures DEV ont toutes connu la
vapeur, qu'il s'agisse des "vertes" (1957 à 1963) ou des "inox".
Dévorant (vapeur) : mécanicien ou chauffeur de train rapide ou express. On dit aussi "vorace".
Double-champignon : désigne une ancienne forme de rail dont la section affecte la forme d'un "8", répandue dans le sud, le centre et l'ouest de la France. Etant réversible, et il
permettait de présenter une deuxième table de roulement lorsqu'il était usé, et son système de fixation permet de l'enlever et le replacer très rapidement. L'avantage de la reversibilité
n'empêchant pas l'affaiblissement de sa résistance mécanique due à l'usure, on lui a substitué un rail à semelle, dont la forme est connue de tous, appelé le "Vignole". Le rail double-champignon
est encore très répandu, dans les dépôts de gare notamment.
Dure au gaz (vapeur) : se dit d'une machine qui a un bon rendement et qui n'use pas le chauffeur.
E
Ecureuil : agent d'entretien des
caténaires (souvent perché sur une grande échelle double)
En voiture : un mécano est "en voiture" lorsqu'il voyage en service à bord d'une voiture voyageurs.
Envolée de boutique : se dit à propos d'un événement quelconque qui a déclenché une très importante et parfois disproportionnée réaction de la hiérarchie.
Etat (Compagnie de l'Etat) : compagnie de chemin de fer s'étendant entre Nantes, Bordeaux et Tours, avec une fine pointe s'étendant jusqu'à Paris. Elle intégra, à la fin du XIXe siécle,
l'éphémère Compagnie des Charentes. Elle fusionna avec toutes les autres compagnies pour former, en 1938, la SNCF.
FFaire cul (vapeur) : variante de "planter un chou".
Faire l'aiguille : manoeuvrer un aiguille.
Farinard (vapeur) : mauvais charbon dont la caractéristique est d'être en grains trop fins. Il étouffe le feu plus qu'il ne le favorise.
Fer à repasser : désignait certaines machines électriques dont le profil évoquait cet ustensile ; le mêmes que "crocodile".
Feuille : document où est porté toute la programmation des affectations du personnel roulant sur les machines. "Aller à la feuille" : passer au bureau où est tenue cette feuille, au dépôt
des machines, après chaque retour, afin de connaître le prochain départ.
Ficelle : caténaire.
FL : "faces lisses", se dit à propos des voitures OCEM dont les flancs ne comportent pas de rivets.
Fondre les plombs : (vapeur). Les plombs consistent en une série de bouchons, composés majoritairement de plomb, qui bouchent des trous qui font communiquer directement l'intérieur de la chaudière avec le
foyer. Dans le cas ou le niveau d'eau est trop bas, les premiers plombs qui se trouvent à l'air libre se mettent à chauffer, puis fondent. D'où l'expression "fondre les plombs". A ce moment, la
vapeur passe très violement dans le foyer et éteint instantanément le feu. Cette réaction, si elle présente quelques dangers de brûlures pour l'équipe de conduite, permet d'éviter que la
chaudière ne soit portée au rouge (ce qui l'endommagerait gravement la machine). Cela a également d'autres effet graves : immobilisation de la machine (qui n'a ni feu ni pression) et demande de
secours en ligne, puis sanctions immédiates contre l'équipe et pose de scellés sur la machine pour enquête. La fonte des plombs est, au plan moral et professionnel, la pire chose que puissent
connaître un mécanicien et un chauffeur durant toute leur carrière. C'était assez rare : sur le réseau du PLM, il se produisait une fonte de plomb pour un million de kilomètres parcourus.
Fromage blanc : chef sécurité, c'est-à-dire le chef de quai (à cause de la casquette)
G
Galoches :
Sabots ou semelles de frein. Il y a longtemps les semelles de frein étaient en bois. Les dernières furent utilisées dans les métro de Paris et de Montréal.
Galoper: en traction vapeur : il arrivait que certaines machines oscillent légèrement d'avant en arrière à une vitesse bien précise, ce qui était dû à la force centrifuge appliquée aux
pièces de l'embiellage.
Glou-glou : locomotives diesel (jargon de PC), en raison du bruit sourd et lent de leur moteur
Garnir les coins (vapeur) : signifie que le chauffeur prend soin d'envoyer des pelletées de charbons sur les coins de la grille de combustion situés à gauche et à droite de la porte du foyer, qui ne
sont pas visibles et qu'il faut garnir en visant bien, et au jugé.
GR : "Grande Révision", se dit à propos du type de maintenance subi par une machine.
Grille (vapeur) : il s'agit de celle sur laquelle brûle le charbon dans le foyer. Il est indispensable que le feu garnisse bien la grille, sans aucun trou, faute de quoi de l'air froid
s'engouffre par ces trous, refroidit la chaudière et fait également baisser le débit des gaz brûlants en prenant leur place.
Griller la bouille (vapeur) : voir à "fondre les plombs".
Grue, grue à eau (vapeur) : désigne la manche à eau qui permet d'alimenter le tender en eau. En fait, il s'agit d'une conduite d'eau qui tourne sur son axe pour être aménée
au-dessus du tender, puis écartée.
H
Haut Le Pied : désigne un train constitué par une ou deux machines ou avec 1 ou 2 véhicules (très souvent une machine seule). Plusieurs explication circulent à propos de l'expression.
Explication 1 (la plus logique) : une diligence vide est plus haute, à cause des suspensions, qu'une diligence pleine, et pour monter à son poste le cocher devait lever "haut le pied".
Explication 2 (importation peu probable) : au temps du Far West et des 6 coups, certaines tribus indiennes montaient les chevaux à cru, on disait alors que les indiens montaient "haut le
pied" (et pourquoi donc ?). Explication 3 (fantaisiste ?) : à l'époque des diligences, il y avait toujours accroché derrière un cheval de réserve qui n'avait rien à tracter. Donc par
rapport à ses collègues de devant il levait "haut le pied" car il n'était pas fatigué !
I
Injecteur (vapeur) : permet d'injecter de l'eau dans la chaudière, qui est sous pression. L'injecteur Giffard (du nom de son inventeur), utilise un effet de tuyère qui permet de vaincre la
pression de la chaudière par elle-même, ceci en l'alimentant en eau. Cette invention astucieuse avait suscité le respect des mécaniciens pour l'ingénieur en question.
Inox : désigne les fameuses voitures en inox non peint réalisées sour la direction de la DEV.
L
Laminer au manche (vapeur) : user de l'admission de vapeur de manière la plus économe qui soit.
Lapin de couloir, botte de paille, bras mort,
mulot, lest embarqué, araignée de placard, araignée de fourgon : gentils surnoms des agents de train (contrôleurs) !
Loc : abrévation pour "locomotive". C'est aujourd'hui le terme utilisé par les cheminot. Mais au temps de la vapeur on parlait de "machine".
M
Mâchefer (vapeur) : résidu issu de la combustion du charbon. Le mâchefer est connu dans le monde industriel en général, car il résulte du la combustion du charbon. Meilleur est le charbon,
moins il produit de mâchefer, et inversement. Pendant la combustion, le mâchefer prend l'aspect d'une pâte portée au rouge qui ne se consume pas et s'accumule si on n'y fait pas attention. Il
peut obstruer les grilles du foyer et priver le feu d'aération, ce qui contraint le chauffeur à râcler régulièrement la grille avec le "crochet". Le mâchefer froid forme une pâte crevassée d'un
gris-rougeâtre qui devient extrêmement dure, qu'on ne peut décoller de la grille qu'à l'aide d'une petite barre à mine. Pout éviter ce problème, le chauffeur qui éteint une machine prend le soin
de gratter toute la grille lorsqu'il y a encore un peu de feu et que le mâchefer est encore souple. Si on allume un feu sur une grille froide encore couverte de mâchefer, non seulement le feu est
mal aéré, mais en plus le mâchefer risque de se vitrifier partiellement sur la grille sous l'action de la chaleur, et exiger une intervention spéciale en
atelier.
Manche
(vapeur)
: commande d'admission de vapeur, qui affecte la forme d'une poignée au bout d'un bras articulé, et non celle d'un volant de vanne. "Etre au manche" ou "Prendre le
manche" signifie que l'on est à la place du mécanicien.
Manoeuvres de corps
d'armée :
opération nécessitant de nombreux mouvements, attelages, dételages...
Manoeuvrer "à l'anglaise" : opération qui fait gagner beaucoup de temps. Elle consiste à livrer un wagon dans un embranchement particulier, au lancer, en manoeuvrant l'appareil de voie au
passage du véhicule. Ce type de manoeuvre est officiellement interdit.
Marche à la voile : désigne l'acheminement d'un engin quelconque sans n° de marche.
Marche funèbre (vapeur) : se lorsqu'on se traîne faute de pression
suffisante.
Marcher sur l'erre : rouler en utilisant l'élan du train. Technique exigée par le reglement, toutes les fois que c'est possible, et qui permet de réaliser des économies d'énergies.
Mécanique (vapeur) : terme qui était parfois utilisé pour désigner la machine.
Mettre au trou : Voir "Tauler"
Mettre tout dans le coin : freiner d'urgence. Représente physiquement le mouvement effectué avec les robinets de frein H7A et autres freins à table tournante, où la position de freinage
d'urgence est la dernière à droite. On le dit aussi, pour les machines diesel et électriques, dans le cas inverse où on tractionne à fond. Dans ce cas, c'est le manipulateur de traction que l'on
met "tout dans le coin".
O
OCEM : Office Central d'Etudes de
Matériel. Créé en 1912 afin de standardiser la construction ferroviaire. L'OCEM avait recours à divers constructeurs, et les Compagnies étaient libre d'adopter ou non les différents matériels
proposés. Le matériel emblématique de l'OCEM est le parc de fameuses voitures à "rivets apparents", dont plusieurs exemplaires sont préservés. Mais l'Office est aussi à l'origine de voitures à
"faces lisses", de voitures postales non moins célèbres, de fourgons et wagons.
P
Pastille Valda : du nom des célebres pastilles pour le mal des gorge (aujourd'hui disparues) : indication voie libre (feu vert)
Patache : nom masculin désignant un train de marchandises roulant généralement à 100 kilomètres à l'heure ou moins. Anciennement : diligence peu confortable où l'on voyageait pour un prix
très modique, ou mauvaise voiture.
Peau (vapeur) : surface de la chaudière que l'équipe de conduite astique avec soin.
Pélerins : les voyageurs (et pas seulement pour le trains spéciaux vers Lourdes !).
Petite Vitesse : désigne la zone de manÏuvre d'une gare de moyenne ou grande importance. On y trouve évidemment tout un monde à part : dépôt, bâtiment marchandises, etc, et tout le
personnel concerné, qui est évidemment fort éloigné des bureaux et du monde des voyageurs. Cet univers avait son entrée à part, à proximité de laquelle il était fréquent de trouver un "Bar de la
Petite Vitesse", où l'ambiance était évidemment typique.
Pirate (vapeur) : surnom donné par les roulants aux mécaniciens les plus audacieux.
Planter un chou : en traction vapeur : rester en panne sur une ligne, généralement à cause d'une baisse de pression catastrophique. Dans ce cas, non seulement la machine ne peut plus
tracter le train, mais il est impossible d'attiser le feu si nécessaire, et de plus le frein devient inutilisable. La demande de secours est alors obligatoire, ce qui est un motif de honte pour
tout les roulants.
P.-L.-M. : Paris-Lyon-Méditerranée. Compagnie de chemin de fer dont le réseau se situait entre l'est d'Orléans, Nîmes, la frontière italienne et la frontière suisse. Elle fusionna avec
toutes les autres compagnies pour former, en 1938, la SNCF.
Plombs (vapeur) : voir à "fondre les plombs".
P.-O. : Paris-Orléans. Compagnie de chemin de fer dont le réseau partait de Paris, franchissait Orléans et s'étendait jusqu'à Bordeaux, Toulouse et l'ouest du Massif Central. Elle fusionna
avec toutes les autres compagnies pour former, en 1938, la SNCF.
Poële (vapeur) : foyer de la machine.
Pont des soupirs (vapeur) : les lignes en forte rampe se terminent souvent en tranchée, et vers la fin de cette section de voie on trouve souvent un pont routier passant au-dessus de la voie. Mais avec
ce genre de rampe, notamment avec les trains de marchandises, les machines se traînaient péniblement. Le dernier pont était donc surnommé le "pont des soupirs" à cause du bruit caractéristique de
l'échappement de la machine peinant à petite vitesse. On appréciera l'analogie poétique avec le fameux pont de Venise...
Poussier (vapeur) : mauvais charbon dont la caractéristique est d'être en grains extrêmement fins. Il étouffe le feu plus qu'il ne le favorise. On l'appelle aussi "farinard".
P.N. : abrévation pour "passage à niveau". Le terme est omniprésent dans le langage cheminot. Quant on désigne un P.N. particulier, on le nomme souvent par son numéro. A noter que le terme
de "passage à niveau" n'existe que par comparaison aux "passage inférieur" et "passage supérieur", l'un indiquant un passage de la voie par-dessus une route, l'autre indiquant
l'inverse.
R
RA : quand on parle de circulation de train (exploitation), signifie "Régime Accéléré". Quand on parle de voitures OCEM, signie "Rivets Apparents" désignant les fameuses voitures dont les
flancs montrent de nombreux rivets, en opposition au voitures à faces lisses.
Rapidard
(vapeur)
: qualificatif donné aux mécaniciens de machines de rapides. On dit aussi "dévorant" en référence à la consommation de charbon.
Refouler
: action de reculer lors d'une manoeuvre
guidée par des signaux de manoeuvre, ou plus rare en ligne (mais seulement dans des cas très rares, puisque refouler en ligne est interdit).
Régulateur : responsable de la planification des circulations de train. On dit plus spontanément "le régul". Grand régulateur (vapeur) : désigne généralement la montre gousset des
mécaniciens vapeur, qui était la référence absolue pour la marche du train.
Reniper (vapeur) : remonter en urgence absolue le feu et la pression après
que l'on ait "planté un chou".
Ringard (vapeur) : outil du chauffeur en forme de raclette lui permettant de remuer le feu. Il n'y a recours que lorsque le feu tend à s'étouffer, ou bien pour faire un talon.
Rôtir le chaudron (vapeur) : se dit lorsqu'on a fondu les plombs de la machine. On peut dire aussi "griller la bouille".
Roulette : un train fait "roulette" lorsque c'est la même machine qui reste en tête de la rame malgré un éventuel changement de la marche du train.
S
Sanglier :
agent de l'équipement travaillant à la voie. Utilisé dans le nord-est.
Saute-mouton : pont permettant un croisement de deux voies d'une même ligne en faisant passer l'une au dessus de l'autre.
Soutien-gorge : signal en forme de 8 horizontal, de couleur violette, signalant la fin de la caténaire.
T
Talon (vapeur) : consiste à pousser le feu à l'avant ou à l'arrière du foyer en formant un talus. Le chauffeur fait un
talon lorsque la machine est garée pour un temps qui ne justifie pas une extinction complète. On agissait ainsi pour les grosses machines stoppées seulement pour quelques heures la nuit. Le tas
formé par la braise disperse peu d'énergie calorique, et permet de tenir la pression de la machine qui par ailleurs ne consomme rien.
Talonner : se dit lorsqu'on passe sur un aiguillage en venant par l'extrémité où les voies se rejoignent (extrémité appelée "talon") alors que les lames sont orientées pour l'autre
direction. Le premier essieux du train pousse donc les lames.Certains types d'appareils de voies sont équipées de lames verrouillables, et ne doivent donc jamais être talonnés, faute de quoi l'on
provoque de sérieux dégâts.
Tauler (un
train): "Le
régul m'a taulé deux heures au trou". Vient de la signalisation mécanique, où le carré est appellé "tôle" (car c'est bien une tôle carrée en fait...) Se faire tauler signifie généralement être
garé sur une voie d'évitement pour laisser passer d'autres circulations.
Taupier : agent de l'équipement travaillant à la voie. Fait référence aux taupes qui creusent. Utilisé dans le sud-ouest.
Tenir le manche : conduire une machine. Se réfère aux premières commandes d'admission vapeur qui consistaient en un grand levier. Par la suite cette commande devint un volant agissant sur
un pas de vis. Le terme est resté, même pour les machines actuelles.
Tête à queue (faire) : se dit lorsque le train arrive dans un sens et repart dans l'autre avec la même locomotive qui est dételée et remise en tête du train. (on dit aussi "faire
l'impasse")
Tombereau (vapeur) : un des multiples qualificatifs pour désigner une mauvaise machine.
Tirer : se dit de la machine lorsqu'elle fournit un effort de traction sur le train. Le terme fait souvent allusion à l'acte du mécanicien : "Allez, tire !".
Torcher un train : faire prendre du retard à un train. On dit aussi "jaunir" un train (vient du feu jaune, qui annonce un feu rouge et oblige au ralentissement).
Traction ("la traction") : désigne le monde des machines mais plus particulièrement selon leur technique : "La traction vapeur", "La traction électrique", etc.
Tractionner : se dit de l'action de la machine lorsqu'elle fournit un effort au démarrage pour arracher le train à son inertie.
Train Paquebot : on appelait trains-paquebots ceux qui desservaient les gares maritimes, en correspondance avec les paquebots des lignes transatlantiques. Le sens a dérivé ensuite vers les
trains de luxe à vocation de croisière sur rails, comme le VSOE (Venise Simplon Orient Express), par exemple.
Trait : "tenir le trait" ou "faire le trait" : respecter scrupuleusement la vitesse prescrite. "Bouffer le trait" : dépasser la vitesse. Fait allusion aux traits du cadran du
tachymètre ("compteur" de vitesse).
Tubes (vapeur) : peut désigner soit les tubes de niveau d'eau, soit les tubes de la chaudière. Les premiers sont au nombre de deux, ils permettent à l'équipe de conduite de voir le niveau
d'eau de la chaudière, avec laquelle les tubes sont en prise directe. Des protections métalliques leur évitent des chocs, car en cas de casse (exceptionnel) l'équipe peut être gravement brûlée
par la vapeur à plus de 200 ou 300 degrés qui jaillit sous une pression d'environ 15 à 20 kilogrammes au centimètre carré. Ces tubes sont évidemment équipés de vannes d'isolation. Les tubes de la
chaudières, quant à eux, sont ceux qui la parcourent sur toute sa longeur, et par lesquels passent les flammes du foyer. Ce principe permet de porter plus efficacement l'eau à ébullition. Assez
rapidement encrassés par la suie, il faut les nettoyer à la vapeur sous pression, ou encore mieux, tout simplement les ramoner. Parmi toutes les opérations d'entretien de machines à vapeur, le
"décrassage des tubes" est particulièrement redouté : comparativement, un ramonage de cheminée de maison est une partie de plaisir...
V
V.B. :
abrévation pour "Voie et Bâtiment". Il s'agit d'un service qui s'occupait de ces deux secteurs. L'abrévation était souvent portée en grosses lettre blanches sur les wagons concernés.
Viande : l'ensemble des voyageurs à bord d'un train. Ce terme, bien moins péjoratif qu'on ne le croit, est en vérité répandu pour désigner des équipes dans différents métiers (équipage
dans la Marine, équipe de chantier, etc).
Vitesse : on parlait de "trains de vitesse" pour les rapides et express, et de "petite vitesse" (P.V.) pour le trafic marchandise. En bordure de ces zones on trouvait généralement le
traditionnel "Bar de la P.V." qui était unique en son genre dans toute la ville puisqu'on y rencontrait essentiellement des cheminots.
Vorace (vapeur) : mécanicien ou chauffeur de train rapide ou express. On dit aussi "dévorant".
Y
Yaya : surnom
qui désignait les machines diesel de type A1A-A1A (deux bogies à 3 essieux dont seul le central est moteur), en faisant un résumé phonétique de l'abrévation .
Yoyo : désigne les petits loco-tracteurs diesel d'embranchements industriels, qui passe leur temps à aller et venir comme un yoyo sans jamais partir en ligne.
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 22 janvier à 17:15
Aïe aïe aïe... Une petite erreur s'est glissée dans une des définitions : à propos de l'A1A-A1A, il s'agit bien de deux bogies de trois essieux, mais il y a deux essieux moteurs par bogies, et l'essieu central est porteur. Et pas le contraire... Cordialement.