Eric Nicolas (Domaine de Bellivière) : (2)

Par Daniel Sériot

      Avez-vous eu à remonter à contre courant d’une tradition viticole en appellation Jasnières et Coteau de Loir qui a nécessité pour vous un long temps durant lequel vous aviez à vous faire connaître ?

Pour parler des appellations Jasnières et Coteau du Loir, ce sont des appellations qui ont failli disparaître à un moment donné, au siècle dernier. Il restait deux ou trois hectares de vignes dans l’appellation Jasnières. Ce sont pourtant des appellations qui ont connu leur heure de gloire, il y a cent ou cent cinquante ans.

Mais l’histoire les avait complètement rayées. Un peu comme Condrieu. Mais eux ont relevé la tête un peu plus rapidement. Historiquement il n’y avait plus rien. C’est très facile de faire descendre une appellation, c’est très difficile de la faire revivre, de faire remonter en notoriété.

Il faut tout rebâtir. Il faut puiser dans l’histoire pour trouver des éléments. Je participe à toutes les discussions de syndicats, quand je peux. Car je veux aller toujours plus loin dans la compréhension de la qualité des terroirs. Car il y a beaucoup de choses à reconquérir.

Il y a plusieurs tendances, (actuellement 105 ha/128 de replantés sur Jasnières et 150 /1000 ha classés sur Coteau du Loir, donc là, il est un potentiel plus important), tout le vignoble a connu une expansion plus autour de la technique.

ance du vignoble.

ce n’est pas seulement de notre fait, toutes les installations sont en biologique ou en biodynamique. Vers un travail plus naturel. Réflexion sur un travail plus en profondeur en terme de terroir.

Nous on tourne autour de ça. On entame un deuxième cycle complet en biodynamie et nous c’est pour rechercher la profondeur du terroir.

ultivé au prieuré d’Aunis, par les moines. Les vins qui en étaient issus étaient des clairets qui étaient déjà appréciés par nos rois, Henri II de Plantagenêt. On en retrouve la trace vers le IXème siècle et les moines pour coloniser les rives du Loir, l’avaient planté dans la Vallée du Loir, jusque Vendôme, et il est devenu le cépage principal rouge. Il était normalement réservé pour les rosés.

C’étaient des vins plus connus pour les rosés, le gris, le gris du Vendômois.

Depuis dix ou quinze ans, on s’est intéressé à ce qu’il produit en rouge. On a eu plus confiance en ce cépage. On a réduit les rendements, du coup on a des raisins qui sont mieux constitués, faits pour mieux concevoir des macérations, pour obtenir plus de soyeux et de matière.

      Pourquoi l’appelle-t-on le chenin noir ?

Il se pourrait qu’il ait uenin ! et avec une gamme aromatique au moins aussi vaste.

A suivre...

Isabelle